Guerre totale contre la coalition

La résistance des chiites fait rage dans les principales villes irakiennes. Depuis jeudi dernier, des centaines de morts et de blessés sont comptabilisés dans les rangs des civils irakiens, qui affrontent une armée américaine déterminée à en découdre avec les partisans de Moqtada Sadr.
Pour la première fois depuis l´escalade, le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui s´est rendu, hier à Nadjaf, théâtre de violents combats de rue. «Nous sommes venus inspecter la ville sainte et discuter de la situation avec le gouverneur» a déclaré Allaoui à son arrivée dans la ville chiite, dont la situation est toujours tendue, malgré les tentatives de médiation menées par les chefs spirituels, à l´image de l´ayatollah Sistani. «Les hors-la-loi doivent déposer leurs armes et quitter les lieux saints de la ville, y compris le mausolée de l´imam Ali», a indiqué M.Allaoui qui était accompagné de ses ministres de l´Intérieur et de la Justice, ainsi que de son conseiller pour la sécurité nationale. Au même moment, les morts et les blessés continuaient d´affluer vers l´hôpital de la ville qui n´arrivaient pas à répondre aux besoins immédiats, en matière de soins d´urgence.
Le bilan était samedi de 17 morts et de près de 80 blessés, dont la plupart sont dans un état grave. «Nous sommes sûrs qu´il y a encore beaucoup de victimes, des morts et des blessés, qui ne peuvent pas arriver jusqu´à nous en raison des combats dans le centre-ville, c´est pourquoi le bilan des victimes pourrait s´alourdir très vite» indique un des responsables de l´hôpital, Hussein Abdoul Kadoum, à l´AFP. Le problème majeur est que les ambulances ne peuvent pratiquement pas se rendre dans la zone des combats, selon M.Kadoum. Par ailleurs, le feuilleton des prises d´otages se poursuit et les ravisseurs posent de nouvelles conditions pour la libération des sept conducteurs de camions retenus en otage en Irak
Les camionneurs (trois Indiens, trois Kenyans et un Egyptien) ont été enlevés le 21 juillet et sont détenus par un groupe armé se faisant appeler «Armée secrète islamique - Brigade des drapeaux noirs» «Ce que nous avons appris jusque-là, c´est que des négociations ont eu lieu aujourd´hui entre cheikh Doulaïmi et des représentants de haut niveau de la firme KGL et que, comme résultat (de ces négociations), la voie serait ouverte pour la libération des otages . Cependant, les ravisseurs, ont présenté, hier de nouvelles exigences», a indiqué l´employeur des camionneurs. «La nuit dernière, il y a eu une nouvelle exigence», a-ajouté l´employeur des sept otages, qui n´a toutefois, pas précisé la nature de ces conditions. La situation en Irak est donc partie pour s´éterniser, tant que les forces de la coalition ne quittent pas les lieux dans les plus brefs délais.
D´autant plus que cette escalade qui intervient à trois mois seulement de la présidentielle américaine pèsera de tout son poids sur le scrutin qui donne d´ores et déjà des sueurs froides à Georges W.Bush.