IL POURRAIT Y AVOIR DE BONNES NOUVELLES POUR LES CHÔMEURS
2006 sera l’année des archs
Ce round est annonciateur d’un début de réponse en direction des millions de jeunes chômeurs algériens.
Aucune information n´a filtré hier sur la teneur des discussions qui ont eu lieu ce week-end entre le chef du gouvernement et le mouvement citoyen. Joint par L´Expression, le porte-parole de la délégation des archs, Belaïd Abrika, sans s´étaler sur le contenu de ce qui s´est dit avant-hier au Palais du gouvernement, a affiché néanmoins beaucoup d´optimisme. «Les choses vont dans le bon sens», nous a déclaré Belaïd Abrika, manifestant par là même un grand espoir dans le sens de l´aboutissement du dialogue vers une satisfaction réelle de tous les points contenus dans la plate-forme d´El-Kseur.
Jusqu´à hier en fin d´après midi, les membres de la délégation du mouvement citoyen étaient en réunion de concertation entre eux, ce qui signifie en fait qu´il reste encore quelques zones d´ombre à éclaircir. En tout état de cause, il est clair que la lourdeur des deux points abordés lors de ce round est de nature à faire traîner les choses. Il faut admettre, en effet, que l´officialisation de tamazight, de même que l´allocation chômage sont deux gros dossiers qui, s´ils aboutissent, vont révolutionner le vécu tant politique que social de l´Algérie.
Si pour l´entrée de Tamazight dans la Constitution en tant que langue officielle, sans référendum, la question est, disons-le, «techniquement» réglée, dans le cadre d´un amendement attendu de la loi suprême du pays, pour l´allocation chômage, par contre, il subsiste encore beaucoup d´hésitation de la part des pouvoir publics, quant à la facture qu´entraînerait une telle mesure. En effet, «l´intrusion» du mouvement citoyen dans ce chapitre éminemment économique n´est certainement pas pour arranger les affaires d´un Etat qui tente de préconiser l´austérité budgétaire. Or, une allocation chômage équivalente à 50% du Snmg, dans un environnement économique pas assez solide pour procurer un nombre important de postes d´emploi, pourrait faire du tort aux finances du pays. Cependant, l´optimisme affiché par Belaïd Abrika est sans doute annonciateur d´un début de réponse fort intéressant en direction des millions de jeunes chômeurs algériens.
Cela dit, au plan politique, et à quelques semaines des élections locales en Kabylie, le dernier round du dialogue est décisif dans le sens où gouvernement et archs prouvent le sérieux de la démarche entamée en début d´année et donnent, de fait, un signal fort à l´opinion nationale sur leur volonté de poursuivre les pourparlers jusqu´à aboutissement de la plate-forme d´El-Kseur qui, faut-il le signaler, est prise en charge dans le programme du gouvernement, notamment sur les questions des réformes de l´école et de la justice. Il reste donc certains détails «techniques» au plan socio-économique et les archs semblent avoir eu des assurances de la part du chef du gouvernement quant à sa disponibilité à répondre positivement aux revendications du mouvement citoyen. Aussi, les choses vont s´accélérer dans les mois à venir et l´on est en droit de penser que l´année 2006 a toutes les chances d´être celle des archs.
En effet, après avoir décroché le non-payement des factures d´électricité, l´amnistie fiscale pour les commerçants de Kabylie et les élections partielles, la constitutionalisation de tamazight et la mise en place d´une allocation chômage vont, sans doute, donner une véritable dimension nationale au mouvement citoyen.