FONCIER AGRICOLE
Au coeur des enjeux et des conflits
«<I>Ce qui est illicite doit être détruit</I>», a déclaré le Président de la République lors de sa visite à Relizane.
La plupart des constructions qui «pullulent» au niveau du Hamiz et de Dar El-Beïda, pour ne citer que celles-là, seraient illicites. Elles ont été construites durant la décennie 90, à la faveur d´une défaillance et de l´absence totale de l´autorité de l´Etat. C´était l´époque des DEC (Délégation exécutive communale) et celle du terrorisme.
En 1996, une commission interministérielle a été diligentée par le Premier ministère pour enquêter sur ces constructions. On ne connaît pas encore les résultats de ses travaux. Lors de sa visite à Relizane, le chef de l´Etat a été catégorique à l´endroit des responsables locaux: «Ce qui est illicite doit être détruit», a-t-il déclaré au sujet des constructions illicites.
Le dossier du foncier transposé au coeur des enjeux financiers a pris une connotation de détournement et de corruption. Des milliards de dinars ont été détournés et la dynamique du développement national se trouve en partie bloquée. Ainsi, en l´absence d´une politique claire, d´un cadre juridique et d´un cadastre officiel (à l´exception de quelques daïras), c´est toute la volonté d´investissement national et international qui se trouve ainsi inhibée. Le problème des assiettes foncières a toujours soulevé des polémiques. La formule de concessions ne semble pas attirer les investisseurs aux millions de dollars. Le recours à la cessibilité est compliqué davantage dans le sens où il faut se placer dans le labyrinthe des APC, des domaines, de la wilaya, du Pdau et parfois même remonter jusqu´au propriétaire originel. Une situation d´une complexité inextricable, à telle enseigne que certaines indiscrétions font croire que des résidences d´Etat seraient illégales.
Par ailleurs, plusieurs terrains affectés dans le cadre de la création d´entreprises économiques ont été transformés en habitations individuelles. A Béni Saf (wilaya de Aïn Témouchent) sur 13 investisseurs qui ont bénéficié d´un lot de terrain, deux seulement ont concrétisé leurs projets. Dans la zone franche de Bellara (Jijel) les projets d´investissement sont bloqués depuis 1997. A Tizi Ouzou, la concession des terrains au profit des investisseurs est passée de 300 DA le m² à un prix oscillant entre 500 et 900 DA. Pas moins de 14 dossiers d´attribution à des fins industrielles ont été annulés l´année dernière suite au flou qui entoure les questions du foncier industriel.
La «mafia du foncier» dénoncée publiquement à l´APN par Mme Louisa Hanoune, qui, selon elle, est à l´origine de certains massacres de civils au niveau de La Mitidja, aura encore de beaux jours tant que les zones d´ombre et les défaillances qui entourent la gestion de cette «bombe latente» demeurent.