Calme précaire
Un calme précaire règne dans les localités de Ouargla et Touggourt secouées par des émeutes à l´occasion de la visite du chef de l´Etat. Les habitants de ces deux grands centres urbains situés au nord des zones pétrolifères riches du Sud, ont exprimé violemment leur rejet du mépris affiché à leur égard par les autorités locales et centrales. «Toutes les richesses du pays proviennent de notre wilaya et pourtant nous sommes les oubliés des programmes de relance économique ou de développement», diront des citoyens de ces deux localités. Hier, Ouargla et Touggourt gardaient encore visibles les stigmates de la colère citoyenne.
Les rues portent encore les traces de pneus brûlés et certaines façades d´administrations publiques montrent leurs vitres brisées. «Le président nous a méprisés. Au lieu de discuter avec nos représentants, il a préféré ne prêter l´oreille qu´aux autorités locales qui ont fardé notre douloureux quotidien pour s´attirer ses faveurs. Nous vivons au seuil de la pauvreté et le chômage est une réelle menace pour les jeunes, même ceux issus des universités. Les sociétés de placement qui ont vu le jour au Sud ne recrutent que des travailleurs venus du Nord. Nous en avons marre de cette ségrégation. Nous ne sommes pas contre le recrutement d´un personnel qualifié, en dehors de la localité, mais employer de plongeurs, des serveurs, des manoeuvres ou des gardiens venus du Nord est une insulte pour les habitants du Sud», diront des jeunes rencontrés sur la route Ouargla-Touggourt qu´empruntent quotidiennement des convois de camions qui transportent, à leur sens, des richesses vers le Nord.
Ici, les jeunes parlent de hogra et n´hésitent pas à désigner du doigt les autorités locales, coupables à leurs yeux de déformer la réalité de la région aux autorités centrales. Les hivers sont rudes et les étés sont torrides. Les habitants de ces localités sont confrontés à plusieurs difficultés comme le manque d´eau, le problème du transport ou encore le chômage.
