LES FORCES POLITIQUES ET LA SCÈNE NATIONALE
De la léthargie à la fièvre
Les syndicats autonomes et les partis politiques vont devoir animer une scène mise rudement à l’épreuve par l’été et le Ramadhan.
L´activité politique réduite à la portion congrue était définitivement devenue aphone en la période estivale, elle est encore plus silencieuse durant ce Ramadhan.
L´activité partisane, généralement maigrelette est, de fait généralement «liquidée» entre l´adhan et la chorba. Réduite durant l´été, frappée de somnolence durant ce Ramadhan, elle semble devoir se reprendre et entrer sur scène à la faveur de cette quasi-«invite» faite par l´annonce de Ahmed Ouyahia sur l´imminence de la révision constitutionnelle. Les partis qui somnolaient presque, vont ainsi faire incursion et enfin se ressaisir pour s´occuper de ce pourquoi ils sont là: la politique. Il est vrai que les partis de la coalition ne sont pas mieux lotis que les partis démocrates et encore plus que les partis islamistes.
Ces derniers se comptant désormais sur les doigts d´une seule main quand on exclut le MSP réputé être de la coalition. Ainsi En Nahda new look et le MRN «revisité» de Mohamed Boulahya, si l´on considère que Djaballah a définitivement perdu la bataille qui l´a longtemps opposé à un groupe de dissidents internes. D´ailleurs, on peut sans risque d´erreur affirmer que les partis islamistes se sont carrément démarqués de l´islamisme armé.
On ne peut plus parler d´islamisme politique même s´il est vrai que l´intégrisme social avance à pas de géant. Seuls le FFS et le RCD semblent, et malgré les avanies d´une scène politique difficile à souhait, poursuivre avec tous les aléas leur chemin...de croix. Il est des plus difficiles de classer le PT dans une case, mais il est vrai qu´il défend la cause ouvrière et la démocratie. De ces trois partis auxquels on peut ajouter le FNA de Moussa Touati qui semble avoir une certaine emprise sociale, on peut seulement dire qu´ils ont du pain sur la planche. Il ne sera pas question pour eux de rater cette aubaine qu´est la rentrée sociale.
C´est ainsi que la révision de la Constitution, l´augmentation «indécente» des salaires des députés et autres sont des sujets en or pour ces partis. Certes, les partis islamistes ont d´autres priorités mais ils ne pourront décemment pas faire l´impasse sur ces fondamentaux de la vie partisane. Quid des partis de la coalition? Vont-ils aborder de manière unie les choses, ou devront-ils aller désunis au front et chacun se battant pour plutôt s´assurer une certaine position sociale?
La rentrée sera également une occasion pour les syndicats et notamment pour les autonomes. Ils devront encore une fois aller au charbon à propos des augmentations de salaires que vient de fouetter l´augmentation des parlementaires. Il faudra ainsi s´attendre à une rentrée qui sera certainement des plus agitées.