UNE FORTE DÉLÉGATION AMÉRICAINE DEPUIS HIER À ALGER
Dialogue militaire entre Alger et Washington
Du côté algérien, il y a le général-major Ahmed Sanhadji et l’adjoint de l’assistant du secrétaire à la Défense, Joseph Mc Milan, du côté américain.
Il n´y a pas que les puits de pétrole entre l´Algérie et les Etats-Unis. Même si d´un côté comme de l´autre on est souvent très discret sur la question, les relations militaires entre les deux pays sont au beau fixe. Les travaux de la 4e session du Dialogue militaire algéro-américain ont débuté hier, au Cercle national de l´Armée (Alger). Très peu d´informations ont été diffusées sur les travaux de cette rencontre même si la partie Us promet d´en faire état lors de la conférence de presse qui sera organisée aujourd´hui, au siège de l´ambassade des Etats-Unis à Alger. Cette 4e session sera présidée, du côté algérien, par le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, le général-major Ahmed Sanhadji, en qualité de coprésident du Dialogue militaire algéro-américain et du côté américain par le principal adjoint de l´assistant du secrétaire à la Défense, Joseph Mc Milan, actuellement en visite en Algérie à la tête d´une importante délégation. Cette session, qui prendra fin aujourd´hui, s´inscrit dans le cadre du renforcement des relations de coopération militaire entre les deux pays. Laquelle coopération ne se limite pas qu´à des manoeuvres entre les deux armées en Méditerranée et au Sahara, souvent dans le cadre du partenariat Algérie-Otan. A chaque fois que cette coopération est évoquée, l´installation d´une base militaire américaine en territoire algérien refait surface dans les esprits. L´idée est omniprésente comme par un incroyable conditionnement. La majorité des responsables américains ont démenti l´éventualité d´installer une base militaire en Algérie. En revanche, face au péril grandissant de la présence d´Al Qaîda au Sahel, et la menace que cette organisation fait peser sur le territoire algérien, Alger et Washington parlent de coopération militaire. La rencontre d´hier intervient, en effet, dans un contexte très particulier qui caractérise la situation au Sahel. Totalement disloqués, les pays de la région dispersent leurs forces face à la menace grandissante d´Al Qaîda. Aussi, l´Algérie et les Etats-Unis tenteront-ils, lors de cette réunion, de rassembler le Niger, le Mali, le Tchad et la Mauritanie pour organiser une riposte efficace contre le terrorisme, le banditisme, la criminalité organisée et l´immigration clandestine. On croit savoir que les discussions à Alger tourneront essentiellement sur les moyens d´une coopération opérationnelle dans la lutte antiterroriste. L´Algérie, qui a toujours défendu avec acharnement le principe de la non-ingérence des forces étrangères sur son territoire, n´a jamais refusé une aide logistique et en matériel sophistiqué pour lutter contre Al Qaîda au Sahel. Si l´on passe au volet opérationnel, est-ce à dire qu´un accord a été scellé, entre les deux parties sur les questions de principe? Une pareille éventualité bousculera certainement tout le puzzle mis en place par la France dans la région du Sahel.