AMNISTIE GÉNÉRALE ET RÉCONCILIATION NATIONALE MEETING D’EL-ISLAH À CONSTANTINE
Djaballah hausse le ton
Le chef d’El-Islah a exprimé son soutien indéfectible à la démarche de Bouteflika en ce qui concerne l’amnistie générale.
Très à l´aise dans son statut de leader, après avoir réussi un véritable coup de maître lors de la tenue à la mi-novembre d´un conseil consultatif extraordinaire durant lequel, il a pu reprendre les choses en main. Djaballah n´a pas lésiné sur les mots et les arguments pour descendre en flammes ses «adversaires». «La campagne menée contre moi depuis trois mois, n´aboutira pas, même s´il y a eu recours à la justice. Le dossier, déposé devant la chambre administrative, est insensé et vide. L´absurdité de ses auteurs ne les mènera qu´à reconnaître leurs erreurs». Accompagné de Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national de l´organique, Ramdane Yakhlaf et Ahmed Chitour, Djaballah s´est adressé à une assistance venue en force ce jeudi, l´écouter au Centre culturel Mohamed-El-Aïd El-Khalifa. Le choix de Constantine n´est pas fortuit. Djaballah y a activé pendant qu´il était étudiant. Les réseaux qu´il a constitués ont pris du poids depuis l´époque de la clandestinité. Ces mêmes réseaux ont par la suite, donné naissance à Ennahda et à El-Islah après la scission avec Adami.
Et puis, c´est à Constantine que Djaballah a toujours réussi à décrocher ses meilleurs scores dans les différentes consultations électorales. En effet, la base militante d´El-Islah, renforcée par ce qui reste des militants de l´ex-FIS, d´Oued El-Had à Bentelis en passant par d´autres quartiers populaires de l´Emir Abdelkader et El-Gammas, constituent un poids énorme que le leader semble ne pas négliger. Très confiant et bien soutenu par les membres du bureau de Constantine, Djaballah a tenu à dévoiler au public et aux journalistes les pièces du dossier établi par ses adversaires pour l´enfoncer. Selon lui, il s´agit d´un article publié par «L´Expression» intitulé «-Je suis dans le collimateur du pouvoir-», un titre qui selon lui, n´a rien à voir avec le contenu du papier. Il s´agit toujours selon lui, «d´une décision du conseil consultatif qui comporte un ensemble de fallacieux arguments visant à geler les activités du chef du parti et le gel des avoirs d´El-Islah ainsi que la tenue du premier congrès attendu pour le 29 décembre». Djaballah s´interroge sur la tenue de ce conseil, où, quand, comment et qui l´organise. Dans sa lancée, il a tenu à rappeler que «les plaignants» ont perdu leurs postes au sein des instances du parti, suite à un conseil de discipline. Il s´est déclaré convaincu de la tenue du congrès, dont les préparatifs sont en cours. Trente-six assemblées ont eu lieu jusqu´à hier. Elles vont s´étaler sur l´ensemble des 48 wilayas, «les parties devant y assister ont été élues en présence d´un huissier de justice dans la plus grande transparence», avait-il justifié. Pour revenir au procès qui aura lieu au tribunal d´Alger Abane-Ramdane, le président d´El-Islah affirme : «Je serai présent pour répondre à cette mascarade.» Pour lui, «El-Islah a atteint un niveau appréciable en stabilité et en crédibilité, ces attaques ne sont que les preuves apparentes d´un complot, mené par des agitateurs qui veulent diviser le parti». D´après Djaballah, «cette campagne constitue aussi la preuve éclatante qu´El-Islah, de par sa crédibilité commence à menacer certains «intérêts»».
A propos de la réconciliation, le chef d´El-Islah a exprimé son soutien indéfectible à la démarche de Bouteflika en ce qui concerne l´amnistie générale. Djaballah exclut toutefois du processus, les pieds- noirs et les harkis qui selon lui, ont trahi. «Ce qui s´est passé en 1992 n´a rien à voir avec ce qui s´est passé durant la révolution et en 1962», a-t-il déclaré. «Les pieds-noirs et les harkis avaient bel et bien le choix de partir ou de rester selon les accords d´Evian. Ils ont opté pour la France. Qu´ils y restent», a-t-il ajouté. Concernant l´état d´urgence, Djaballah a estimé que les séquelles de la crise sont toujours aussi vivaces et le problème des disparus reste toujours posé. Très prudent, Djaballah ne s´est pas exprimé d´une manière franche pour une éventuelle levée de l´état d´urgence.