BOUDJERRA SOLTANI À TIZI OUZOU
«Il faut libérer tous les détenus»
Le président du MSP a essayé de convaincre ses troupes à Tizi Ouzou et aussi de les galvaniser en faisant la promotion de la Charte pour la réconciliation nationale.
Boudjerra Soltani, président du MSP, et ministre d´Etat, était à Tizi Ouzou ce jeudi. Le chef du MSP a rencontré ses ouailles à la Maison de la culture en fin de matinée. C´est devant une salle à moitié pleine de militants et sympathisants de son mouvement, dont une importante présence féminine, que M.Boudjerra Soltani a commencé son intervention en rendant un hommage appuyé à un cadre de son mouvement à Tizi Ouzou, disparu depuis une année. Selon Soltani, «c´était l´un de ceux qui encourageaient le parti à s´engager dans la lutte politique et de ne pas se cantonner dans le fait religieux». L´orateur n´a pas omis de souligner que la wilaya a une importante couverture en édifices religieux, ce qui, à son sens, «est des plus encourageants».
En intermède, une troupe de théâtre des Ouadhias s´est produite avec une pièce sous le thème du «djihad» en Palestine. Reprenant la parole, M.Soltani rappelle que «si le mois de mars a été choisi pour des sorties sur le terrain, c´est aussi une façon de rendre hommage à deux grands hommes de l´épopée libératrice: Amirouche et Si El Haouès tombés au champ d´honneur en ce mois, et aussi pour rappeler que la guerre de Libération a pris fin le 19 mars 1962».
Enfin, M.Boudjerra revient sur la Charte pour la réconciliation nationale en défendant bec et ongles le bien-fondé de la démarche algérienne. Ainsi, l´orateur a rappelé que la charte est en fait la dernière étape d´une démarche entamée avec la loi sur la rahma, confortée par la loi sur la concorde civile. Selon lui, il faut continuer le processus de réconciliation nationale en n´omettant pas la liberté de la presse, la défense de toutes les libertés et l´instauration du dialogue. A propos de la libération des détenus, M.Soltani souhaite voir tous les prisonniers libérés avant le 5 juillet «afin que le pays soit débarrassé du chancre de la violence».
Et de s´écrier: «La crise est désormais derrière nous et il nous faut travailler à sa résorption définitive.»
L´orateur fait une digression en évoquant certaines caricatures de la presse nationale et dira: «S´il se trouve des opposants à cette démarche, il est bon qu´ils prennent des positions publiques et qu´ils écoutent les avis des autres.» Puis M.Soltani d´évoquer la liberté de culte en disant que «chacun a le droit d´avoir sa position, mais il faut juste que cela se fasse dans le respect des lois et surtout ouvertement».