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ALGÉRIE-FRANCE

Il faut un autre regard

La France a tout intérêt à avoir une autre attitude avec l’Algérie.

Alors que toute la presse française évoquait, hier, «le climat tendu» dans lequel Sarkozy se rendait à Alger, une seule voix raisonnable est venue remettre les choses au clair. «Nous avons besoin d´eux (les Algériens Ndlr), ils ont besoin de nous» estimait sur les ondes de la radio RMC Jean-Marie Bockel, le secrétaire d´Etat français chargé de la Coopération. voilà qui est bien dit. Partant de ce postulat, il faudrait parvenir à «des relations d´Etat à Etat» comme le demandait, tout récemment, l´ancien chef de gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, et leader du deuxième parti de notre pays.

Programme de la visite de Nicolas Sarkozy

Le président français, Nicolas Sarkozy, est arrivé hier à Alger pour une visite d´Etat de trois jours. Il a été accueilli à l´aéroport Houari Boumediene par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. M.Sarkozy a eu, dès son arrivée en fin d´après-midi, un premier entretien avec son hôte, le président Abdelaziz Bouteflika, à la résidence d´Etat de Zéralda, avant d´assister à un Forum des chefs d´entreprises algériens et français.
Le président français a, à cette occasion, prononcé une allocution. Pour aujourd´hui, M.Sarkozy se rendra, dans la matinée, à la ville de Tipaza où il aura à visiter les sites antiques ensuite il se rendra au Sanctuaire du martyr.
Un tête-à-tête avec le président de la République suivra cette sortie où les deux chefs d´Etat procèderont à la signature d´accords et feront une brève déclaration à la presse. Un déjeuner officiel sera offert par la suite en l´honneur de Nicolas Sarkozy par Abdelaziz Bouteflika avec des échanges d´allocutions en début de repas.
Le président français rencontrera également Abdelaziz Belkhadem, Abdelkader Bensalah, Abdelaziz Ziari, respectivement chef du gouvernement, président du Conseil de la nation et président de l´Assemblée populaire nationale.
Une réception de la communauté française sera organisée en fin d´après-midi à la résidence de France.
Le président français terminera son déplacement en Algérie par une visite d´une journée à Constantine où il s´adressera aux étudiants à l´université Mentouri. Une promenade des deux chefs d´Etat est également programmée pour la journée de mercredi.


Ce qui implique le respect de la souveraineté de chacun des deux pays et un regard nouveau qui n´intègre que les intérêts communs en se délestant de toute condescendance, de tout autre exercice tendant à différencier les Algériens en génération «du passé» et celle «du futur». Il n´y a qu´une seule catégorie d´Algériens qui ne peuvent qu´aimer leur pays pour au moins une raison: celle de n´en avoir pas un autre de rechange. Si réellement les relations franco-algériennes pouvaient un jour avoir pour socle cet axiome de Bockel, les deux pays en tireraient d´énormes bénéfices.
Or à quoi assistons-nous depuis maintenant près d´un demi-siècle, depuis l´Indépendance de l´Algérie? A une France qui n´arrive pas à digérer la «perte» de ces trois départements d´outre-mer et qui le fait savoir cycliquement. Faisant abstraction des déclarations belliqueuses tenues par des hommes politiques au niveau intermédiaire pour ne retenir que le sommet de l´Etat pour citer l´attitude offensante d´un Valéry Giscard d´Estaing alors président de la République française qui n´a laissé d´autre choix au président Boumediène que de le remettre en place. Ou encore l´attitude de parrain d´un François Mitterrand avec son «il faut que les élections législatives continuent» (lors de l´arrêt du processus électoral en 1992). Par contre,et conscient de l´intérêt de la France qui résulterait d´une politique inverse, Jacques Chirac a tenté d´élever le niveau de la réflexion en militant pour un traité d´amitié avec l´Algérie, s´inspirant de celui que la France a signé avec l´Allemagne. Malheureusement, des forces ont torpillé l´initiative avec la loi du 23 février 2005 sur «les effets positifs de la colonisation». Le traité ne verra jamais le jour. Ce n´est pas «le traité d´amitié simplifié» préconisé aujourd´hui par Nicolas Sarkozy qui pourra recoller les morceaux.
D´abord parce qu´une amitié simplifiée n´existe pas. Une amitié est pleine ou ne l´est pas. Elle n´est ni simplifiable ni soluble dans une alchimie quelconque. Si comme le définit David Martinon, le porte-parole de l´Elysée, le traité simplifié c´est «une convention de partenariat» pour seulement faire du commerce, il faudrait peut-être rappeler que les comptoirs phéniciens font partie de l´histoire de l´Algérie et ont été fermés depuis lors.
D´ailleurs, tout semble indiquer que le président Sarkozy est plus pragmatique qu´il n´y parait. En déclarant à l´Agence de presse algérienne que «l´Algérie est un pays-clé pour la France», il va droit au but.
Par sa position géopolitique, par ses réserves énergétiques et par la jeunesse de sa population, l´Algérie est, en effet, une clé pour ouvrir beaucoup de portes ciblées par la France. Des portes dont la toute récente est l´idée d´une «Union méditerranéenne» lancée par le président français. Il suffirait que l´Algérie soutienne le projet pour garantir un puissant effet d´aimant. Pour toutes ses raisons et d´autres encore, la France a tout intérêt à avoir une autre attitude avec l´Algérie.
Une Algérie qui ne fait plus partie de l´empire, qui n´est la chasse gardée de personne et qui tient à son histoire et à sa mémoire. Une Algérie où les jeunes et les moins jeunes sont unis et solidaires. Est-ce trop demander?

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