KABYLIE
Il justifie l’idée du report des élections
Pour le président de l’ANR, le mouvement citoyen de Kabylie porte en son sein les germes démocratiques et d’une prise de conscience de la part des citoyens qui ne veulent plus être «<I>traités comme un troupeau</I>».
Cependant, Rédha Malek insiste sur le fait que cette expression ne doit pas sortir du cadre de l´unité nationale et pacifique.
Sans se prononcer sur la plate-forme d´El-Kseur, M.Malek semble déceler dans ce mouvement qu´il soutient en tant que tel les idéaux républicains défendus par son parti. Pour preuve, l´ANR, qui prône le report des élections, a expliqué les raisons de choix par la situation qui prévaut en Kabylie depuis treize mois.
Selon Rédha Malek, aller aux élections sans la Kabylie «c´est consacrer une sécession électoraliste». Dans cette optique, il a rappelé un fait historique qui s´est déroulé pendant les négociations d´Evian, dont il était l´un des artisans.
La France, rappelle-t-il, a proposé en 1961 un référendum pour une indépendance partielle de l´Algérie, le Nord d´abord puis le Sud.
Le traquenard «gaullien» a été déjoué par le FLN qui a repris la guerre où des hommes se sont sacrifiés, exigeant l´indépendance de l´Algérie avec les frontières telles que définis par la déclaration du 1er Novembre 1954.
Aussi, si la situation, qui perdure en Kabylie, risque de déboucher dans cette session, il convient, selon le président de l´ANR, d´ouvrir un débat responsable avec les représentants de ce mouvement, avant même d´aller à ces élections.
Mais pour Rédha Malek, l´entêtement du pouvoir à organiser, malgré tout, ces élections y va de «son manque d´imagination, de son immobilisme et de sa volonté à garder le statu quo».
Il dit avoir averti les responsables à chaque consultation électorale, qu´il a jugée non opportune pour une avancée démocratique. Il cite l´exemple des municipales de 1990, des législatives de 1991 où le processus a été interrompu et, enfin, les élections de 1997 où le RND a été le vainqueur.
La même fuite, le même statu quo a été maintenu, dit-il, avant de déclarer que «le péché rédhibitoire du régime actuel est le manque de dialogue et d´écoute pour régler les problèmes». S´agissant des délégués du mouvement citoyen détenus, il déclare que «leurs dossiers étaient vides». Ce qui suppose que leur détention est illégale.
Il semblerait que Rédha Malek ait eu à rencontrer le collectif des avocats des ârchs, lors de la visite qu´il a effectuée ces derniers mois en Kabylie et où il a animé des débats et des conférences.
Rappelons que le chef de l´ANR n´en est pas à son premier déplacement dans cette région.
Lors de la création du premier noyau de patriotes en Algérie, dans la région d´Azzefoun (Igoudjdale), Rédha Malek s´est rendu sur place en compagnie d´autres personnalités politiques et du commandant de secteur de la wilaya de Tizi Ouzou.