«Je défie les détracteurs»

Djilani Lazhar aux côtés de Maronese Guy, respectivement président du Conseil de l´ordre des architectes et membre de l´Union méditerranéenne des architectes et membre d´Architecture d´urgence de France, ont animé une conférence de presse. Une occasion de donner des détails sur la mission qui leur est assignée mais aussi des chiffres et des explications des multiples interventions sur les constructions éprouvées par le séisme qu´il a qualifié de «séisme atypique dont les signes se sont fait ressentir uniquement sur une bande déterminée» se réservant, en outre, de donner plus de précisions. «C´est une mission consistant à élaborer un recensement exhaustif des dégâts traduit par un classement technique des bâtisses», dira-t-il. M.Djilani a tenu, dans le sillage de la conférence, à mettre en garde certains organes de presse sur les conséquences pouvant surgir des suites du traitement «alarmiste donné». Par ailleurs, il lancera «un défi à toutes les personnes auteurs de déclarations trompeuses» et les invitera à «une table ronde aux fins de démonter toutes les hypothèses», qualifiant celles-ci de «tentatives de récupération et de manoeuvres spéculatives». La mission d´urgence du Conseil de l´ordre des architectes, qui comprend 16 conseils locaux implantés dans chaque wilaya, est «d´effectuer des expertises primaires devant servir aux services du CTC mais aussi à la deuxième phase d´expertises plus approfondies».
Questionné sur les probables anomalies constatées sur certaines bâtisses effondrées, l´orateur a indiqué que «les résultats des expertises feront l´objet d´autres expertises par des spécialistes» laissant entendre substantiellement que «les architectes, experts et techniciens sur le terrain n´ont pas l´autorité pour juger ou délimiter les responsabilités», précisant qu´«au vu des probables secousses l´apposition des croix (verte, orange et rouge) est à revoir en fonction de l´évolution de la situation». A ce sujet, il tient à préciser que «la croix orange (inhabitable) peut être aggravée après les secousses». M.Djilani a évité d´incriminer les techniciens du CTC, un des acteurs de la chaîne constituée dans «l´acte de bâtir», mais a tenu à dire que «la législation et les textes en vigueur en matière de construction n´ont pas été respectés à tous les niveaux». Concernant les chiffres, l´animateur de la conférence a indiqué que les équipes composées de 88 intervenants bénévoles ont effectué, depuis huit jours, 1962 interventions dans la wilaya de Boumerdès, chiffre qui a atteint 2400 interventions, hier vers 20h. Il précisera que pas moins de 13.000 intervenants des services publics (plan Orsec) ont procédé, en parallèle, à des interventions similaires. A Alger, 74 intervenants (architectes et ingénieurs) ont effectué 1630 interventions sur des bâtisses. Pour éviter une éventuelle polémique, le conférencier a indiqué qu´«un point de presse sera tenu hebdomadairement par le conseil durant lequel il sera fait état des résultats des interventions». Concernant la représentativité des experts, l´orateur a indiqué que «toute personne usurpant la fonction pour une raison ou une autre, sera poursuivie par l´ordre devant la justice». Et de conclure: «Des recommandations seront élaborées dès que la mission touchera à sa fin et porteront sur les anomalies constatées et sur les leçons à en tirer.»