L'appui de la France

«La France remercie l'Algérie d'avoir proposé cette résolution, en faveur de laquelle elle a voté». C'est par cette phrase lourde de sens, que la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, chargée d'affaires, Nathalie Broadhurst, avait entamé son mot d'explication de vote, devant ses pairs au Conseil de sécurité ce 18 avril 2024, au sujet de la proposition algérienne d'admission de la Palestine à l'ONU en tant que membre permanent.
«C'est dans ce contexte, à l'initiative de l'Algérie, que nous sommes favorables au rehaussement du statut de la Palestine à l'ONU et à son admission comme membre de plein droit», dira-t-elle estimant que «la France n'a pas de tabous sur cette question» et qu'il «est temps de parvenir à un règlement politique global du conflit israélo-palestinien, sur la base de la solution des deux Etats, la seule à même de répondre aux besoins de sécurité de long terme d'Israël, ainsi qu'aux aspirations légitimes des Palestiniens à un État». Dans son mot d'explication, la représentante de la France auprès de l'ONU a prôné la solution des deux Etats qui «doit permettre la reprise d'un processus décisif et irréversible», où l'Autorité palestinienne jouera un rôle important dans la gestion des territoires. La France rejoint également l'Algérie dans la réclamation et l'exigence «d'un cessez-le-feu immédiat et pérenne et la libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des otages».
De même qu'un «accès humanitaire complet et sans entraves de cargaisons massives d'aide humanitaire pour porter secours aux populations civiles de Gaza». Qui aurait gagé que la France concéderait une telle concession à l'égard d'un dossier aussi sensible, quitte à essuyer les foudres de ses deux alliés naturels, Israël et les USA? Il va sans dire qu'un tel rapprochement dans les positions diplomatiques entre l'Algérie et la France, illustre on ne peut mieux, cette convergence des points de vue et des positions bilatérales, depuis peu.
Il est évident qu'un tel rapprochement au sommet, ne laisse pas indifférents certains cercles néo-coloniaux et nostalgiques de «l'Algérie française», de même qu'il nuirait aux intérêts des lobbies, bien tapis dans les sphères du pouvoir dans l'Hexagone.
La position de la France en faveur d'une adhésion de la Palestine à l'ONU, n'a pas manqué d'ameuter la meute des lobbyistes franco-israéliens sur les plateaux de chaînes de télévision sur les colonnes des grands titres français et autres. Mais, hélas, Israël dans son aveuglement barbare, semble encaisser davantage de revers et perdre progressivement ses soutiens d'antan, y compris en France. Ainsi, des voix ont déjà commencé à crier à la trahison d'Israël par la France et à réclamer une révision radicale de ses positions officielles envers l'Algérie. N'en déplaise aux cercles anti-algériens, des signaux forts intéressants laissent même croire que les deux pays sont en phase de construire de nouvelles relations basées sur le réalisme politique, la devise du respect mutuel et un partenariat «gagnant-gagnant».
L'Algérie et la France pourraient même élargir leur entente bilatérale, autour de questions d'intérêt commun, comme c'est le cas des issues favorables à la question du Sahara occidental et à l'émancipation du peuple sahraoui.