L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

CRISE SOCIALE

La défaillance des structures de l’Etat

Les engagements tardent à se concrétiser et la rentrée sociale s’annonce agitée

L´Algérie est-elle au bord de l´asphyxie? Les crises se multiplient et se suivent dans différents secteurs, la situation sociale risque d´exploser d´un moment à l´autre. Plus la crise se complique, plus la protestation sociale prend de l´ampleur et plus la situation politique devient intenable. Le danger est réel, car face à l´aisance financière affichée de l´Etat, la montée en puissance de la «Jet-Set» il y a le volet moins réjouissant des laissés-pour-compte quand les conditions de vie de millions de personnes sont marquées par les inégalités et la pauvreté. S´ajoute à cela, la hausse des prix des produits de consommation qui aggrave cette situation d´année en année.
Le renchérissement des prix de l´ensemble des produits qui forment le panier de la ménagère, érode lentement le pouvoir d´achat des Algériens. Et cette érosion risque de s´accentuer à l´approche de la rentrée sociale et scolaire qui, cette année, sera couplée avec le mois sacré du Ramadhan. La dilution des responsabilités et l´absence d´initiatives expliquent en quelque sorte cette panne. C´est ce que la population appelle l´absence de l´Etat.
Qui est derrière cette situation? La responsabilité est en fait partagée. Oui, il est de la responsabilité du gouvernement en place de trouver les solutions pour arrêter cette crise. Mais que font les autres structures de l´Etat et qu´en est-il des promesses et des décisions prises à cet égard? Il y a d´abord la direction du contrôle des prix (DCP), relevant du ministère du Commerce. Sa mission ne se limite pas seulement à contrôler la qualité des produits, comme c´est le cas actuellement, mais devrait être élargie aux prix.
Les directions de wilaya ne font pas mieux. Souvent absentes sur le terrain, elles ne font ni dans la protection du consommateur, ni dans la prospection des marchés, ni même dans la prospective, pour évaluer les besoins des populations. Des budgets conséquents sont pourtant alloués à ces deux structures. Il y a aussi le problème de prise de décision. Il faut attendre toujours que le gouvernement réagisse pour régler une quelconque situation.
Mais la concrétisation fait souvent défaut. La plus attendue est celle de l´augmentation des salaires dans la Fonction publique qui tarde à se réaliser. Le résultat est clair: la rentrée s´annonce agitée puisque les syndicat autonomes préparent des actions communes. Des décisions attendues tardent cependant à être concrétisées sur le terrain.
Prenant l´exemple de la crise de la pomme de terre qui date de 2006. Des promesses et des engagements ont été pris pour atténuer la pénurie et influer sur son prix.
Il s´agissait de procéder à l´importation de pomme de terre, importation qui constitue un palliatif en l´absence de solutions à long terme. La quantité prévue était de 50.000 tonnes, or seules 5000 tonnes ont été importées du Canada.
Les prix, malgré les multiples promesses du ministre de l´Agriculture et du Développement rural qui renvoie la balle aux commerçants, tournent toujours autour des 50 DA quand ce n´est pas plus, comme le pic de 75 DA atteint en juin dernier.
Les connaisseurs du marché ont d´ailleurs averti que les prix atteindraient facilement les 100 dinars à l´approche du mois de Ramadhan. En dernier recours, il a fallu promulguer une ordonnance présidentielle, portant suppression de la taxe d´importation de la pomme de terre, pour calmer la situation.
Mais cela reste provisoire, ce décret ne cours qu´au mois de novembre prochain. Aussi, ce n´est là qu´une accalmie grosse de nuages sur le front de la pomme de terre. Le lait, qui est un produit de base, vit le même scénario.
Le marché connaît des pénuries répétées. La raison: les producteurs privés suspendent la production à cause du prix élevé de la poudre de lait alors que la subvention de l´Etat se fait attendre.
En outre, des propositions ont été faites concernant l´importation de vaches laitières, en vain, car cette solution n´agrée pas ceux qui ont fait leur beurre dans l´importation de la poudre de lait. Conclusion: à chaque fois qu´il y a une crise, aucune structure intermédiaire concernée ne bouge et elle attend, plutôt, ce que va faire le gouvernement. De fait, la crise du lait a contraint le gouvernement à se réunir en conseil interministériel, présidé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem.
Il a été décidé de mettre en place un «comité de veille ad hoc», dont la mission est de suivre au quotidien les tendances du marché. Il fallait en arriver là pour que le ministère du Commerce élabore un avant-projet de loi relatif à la protection du consommateur et à la répression des fraudes.
Cet avant-projet de loi prévoit, dans sa centaine d´articles, les règles et principes applicables en matière de protection du consommateur, les outils de contrôle et les textes de lutte contre la fraude.
Les articles de cette loi, une fois promulguée, s´appliqueront à tout intervenant et à tout produit offert à la consommation. Une bonne initiative mais faut-il encore attendre qu´elle soit appliquée et voir son effet sur le terrain.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours