«La femme doit arracher ses droits»

En marge des festivités de la célébration de la Journée mondiale de la femme organisées, hier, au Tr.Béjaïa par l´association Rachda, nous nous sommes rapprochés de sa présidente à Béjaïa, Mme Aoudj Dalila, qui a aussi, la lourde responsabilité de gérer la structure locale de l´UDR, pour l´entretenir autour de la condition de la femme en Kabylie et de son rôle politique.

L´Expression: Quelle est la situation de la femme en Algérie et plus particulièrement en Kabylie?Mme Dalila Aoudj : Je dois d´abord noter une évolution dans la condition de la femme. Jusqu´à il y a quelque temps, notre combat était axé sur le droit à l´instruction. La femme intégrant le monde du travail, avait dans l´arrière-pensée des gens, pour rôle d´aider le conjoint avec la crise économique, qui a été paradoxalement en faveur des femmes. Les mentalités ont évolué, la femme exerce dans tous les domaines, même si le pourcentage (8% de femmes travailleuses) est encore très faible.

Avec la naissance de l´UDR, vous entamez un autre parcours, celui du combat politique. Comment s´est effectuée cette transition?J´étais militante de Rachda et je le suis toujours. Cette expérience m´a quelque peu aguerrie. Très proche des femmes, je les ai assistées, cela m´a permis sur le terrain de découvrir leur réelle situation faite de problèmes, de violence, de harcèlement sexuel surtout chez les étudiantes, ce sont autant d´éléments qui ont fait en sorte que je sois amenée à faire de la politique. C´est la volonté de changer les choses. Par rapport à mon expérience de militante des droits de femmes démocrates. Je suis intimement convaincue que si la femme occupe des postes de responsabilité dans le monde du travail, elle peut aussi bien le faire en politique. La femme est plus convaincue et plus prête de la réalité que l´homme.

Dans une région aussi hostile au vote, comment Mme Aoudj compte-t-elle accomplir sa tâche?Je crois que l´un des droits constitutionnels est le vote. La femme doit savoir s´opposer et donner par voie de conséquence son avis, comme elle le sent et le voit sans aucune pression de l´extérieur. En Kabylie, voilà trois ans qu´on est dans un climat, délétère et de désolation. Il faut que cette région vive et reprenne espoir. Il est cependant, important de ne pas oublier les martyrs de cette région qui ont signé de leur sang, une page de l´Histoire de l´Algérie. Leur sacrifice n´est pas vain. Si les événements de Kabylie n´avaient pas eu lieu, les pouvoirs publics n´auraient jamais pris leurs responsabilités lors des événements de Oued Semar. Je suis convaincue que c´est là, une occasion d´accomplir son devoir qui endurcit en changement attendu par une génération touchée de plein fouet par l´asphyxie. Je suis une militante qui est contre la politique de la chaise vide.

Soutenir Bouteflika en Kabylie n´est pas une tâche difficile?Notre slogan étant faire la politique autrement, c´est par cela que s´explique notre position. Vous avez raison de parler de difficultés, mais par rapport à son bilan et à ses réalisations, je pense qu´il mérite un deuxième mandat. Le premier ayant servi à lancer les chantiers, le deuxième mandat servira alors, à leur réalisation d´autant plus que beaucoup de facteurs n´ont pas été de nature à favoriser une réalisation assez conséquente.
Rappelez-vous les différentes catastrophes naturelles qu´a connues notre pays.

Comment comptez-vous vous y prendre pour mener campagne pour lui?Je pense qu´on va mener campagne ensemble dans le cadre de la coalition, pour ma part, je sensibiliserai les femmes qui représentent 52% de la population et aussi les jeunes. Au fond les gens sont persuadés que l´abstention ne servira personne et qu´il convient de marquer sa présence et son choix. Il faut absolument casser ce tabou qui consiste à refuser tout ce qui vient du pouvoir. Il n´y a pas de honte à accepter tout ce qui peut apporter un plus à notre région.