L’ALGÉRIE, ENFIN UN PAYS COMME LES AUTRES
A-t-elle, oui ou non, renoué avec les normes de fonctionnement telles qu’elles sont en vigueur dans les autres pays du monde?
Sans recourir à une expertise approfondie, il semble bien que la voie vers une relance réelle est toute tracée.
On en voudrait, d´ailleurs, pour preuve que la séance du dernier Conseil des ministres qui, outre le coup de pouce donné aux salaires de milliers de fonctionnaires, de magistrats et de quelque 6000 cadres supérieurs de l´Etat, le reste des mesures prises vise surtout à renforcer celles devant donner ungrand coup de stimuli à la relance économique.
Une chose désormais est sûre, au Conseil des ministres, on ne gère plus les pénuries en quêtant un hypothétique équilibre macroéconomique pour cause d´une dette extérieure qu´on ne parvenait plus à maîtriser, mais on planifie des projets de réforme et de relance en s´appuyant sur les données d´une économie dont l´assainissement a quasiment été intégralement réalisé. Un coup d´oeil sur un passé récent nous rappelle, s´il en était besoin, le gouffre qui a séparé pendant plus de 11 ans la situation positivement encourageante d´aujourd´hui du démantèlement systématique des fruits de la croissance des années d´avant le terrorisme islamiste. Travail de hillaliens en furie, le mal impo- sé par les armes et des complicités extérieures à l´Algérie prenait du coup une dimension bien plus inquiétante encore quand on sait qu´en même temps que nos écoles étaient incendiées et les équipements de nos usines passés au feu de kérosène et au marteau piqueur, le prix du baril de pétrole, comme un fait exprès, atteignait une profondeur abyssale, relayé concomitamment par un dollar en pleine immersion qui restera en baisse durant de longs mois sinon de longues années.
Plus de 11 ans d´un génocide ourdi de longue main par une mouvance islamiste qu´on ne peut séparer de la stratégie meurtrière d´Al-Qaîda dans le monde et une économie battant de l´aile pour cause de destructions systématiques et massives, l´Algérie de la fin des années 90 était sur le point de déclarer faillite. Il fallait bien que la descente aux enfers cessât. Un réveil qui conduisit les autorités à prendre des mesures drastiques pour tenter d´équilibrer les comptes du pays et dégager une part de crédits en faveur de l´ANP et des services de sécurité pour les aider à mieux combattre les terroristes. Qui ne se souvient pas que c´est pendant cette période que le pouvoir, dont les moyens étaient gérés au centime près et ne pouvant procéder autrement, dut faire contre mauvaise fortune bon coeur en fermant les yeux sur l´expansion inquiétante prise par le trabendo pendant ces années noires.
Aujourd´hui, à force d´efforts et d´austérité les résultats sont là, palpables et significativement encourageants pour permettre à la relance d´amorcer le tournant qui devrait la conduire au taux de croissance annoncé de 6,5% à partir de l´année prochaine. Les équilibres macroéconomiques sont là.
Des équilibres à sauvegarder coûte que coûte, comme a tenu à le souligner le Président de la République dans son intervention au dernier Conseil des ministres. Le lecteur aura compris que tout ce qui vient d´être dit à propos de notre économie et les avanies qu´elle a endurées au cours de la dernière décennie ne pouvaient déboucher, à terme, sur la confection d´un programme ambitieux du gouvernement pour renouer avec la croissance et le bien-être social encore moins avec l´amorce réelle d´une véritable redistribution des revenus sous forme de salaires à plus de 500.000 travailleurs.