Le choix du site est-il judicieux ?

Le chef de l’exécutif de la wilaya de Béjaïa a effectué une visite de travail et d’inspection au niveau de la station de dessalement de l’eau de mer de Tighremt, dans la commune de Toudja. Il a rencontré sur place le président-directeur général de la Compagnie algérienne de l’énergie, le président-directeur général de la Société nationale des canalisations, filiale de la Sonatrach dont le conseiller du président-directeur général était présent sur les lieux, et des cadres de la Compagnie algérienne de l’énergie. Cette visite, initiée au lendemain des intempéries qui ont frappé la wilaya de Béjaïa à la veille de l’Aïd, «entre dans le cadre du suivi de cet important projet afin d’assurer sa livraison dans les délais impartis, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Teboune», indique le communiqué de la wilaya. Cette visite intervient à la suite de l’apparition, au large, d’un tube flottant dont la provenance n’a pas été précisée. Rapportée en images et en vidéos sur les réseaux sociaux, l’apparition de ce tube flottant au large serait l’une des raisons de cette visite d’inspection du projet, même si le communiqué de la wilaya ne l’énonce pas clairement. Mais l’on est tenté de le croire, lorsque dans la même communiqué il est rapporté que « le chef de l’exécutif a écouté les préoccupations du responsable de la Compagnie algérienne de l’énergie et l’a assuré de prendre toutes les mesures nécessaires pour accompagner la compagnie ». « Ce à quoi le président- directeur général de la compagnie a exprimé son appréciation du suivi et du soutien continu du wali à ce projet stratégique qui vise à valoriser les ressources en eau et à assurer l’approvisionnement des citoyens en eau potable ». Outre le choix inadéquat du site d’implantation, que le président de la République a reconnu lui-même, engendrant un retard important dans la réception du projet et sa mise en service, le projet de station de dessalement de l’eau de mer nécessite des quais de protection du site, trop exposé et qui présente des risques majeurs à même de compromettre la préservation de la station», estiment les observateurs à la suite des évènements qui ont découlé des dernières intempéries. « Il est impératif d’installer en urgence des digues, sous peine d’arrêts fréquents de la station », soulignent encore certains observateurs qui rappellent le cas du port de Tala Guilef, non loin de là et qui avait été endommagé par la houle, il y a quelques années. La station de dessalement de l’eau de mer de Béjaïa est l’une des stations lancées par la président de la république pour répondre aux besoins des citoyens en matière d’eau potable. Depuis, trois d’entre elles ont été réceptionnées et mises en exploitation. Celle de Béjaïa a accusé beaucoup de retard. Elle devrait être inaugurée ces jours-ci, après un premier report engendré par les difficultés rencontrées sur le site d’implantation. Annoncée pour les jours suivant l’Aïd El Fitr, la réception de ce projet n’est toujours pas à l’ordre du jour. En prévision d’une visite du président de la République à Béjaïa, les autorités de la wilaya ont mis les bouchées doubles pour être fin prêts à livrer cette station. Le chef de l’exécutif effectue régulièrement des visites d’inspection inopinées pour suivre l’avancement des travaux. Lors de la visite effectuée durant le mois sacré, «le wali a inspecté les systèmes internes de la station et vérifié la progression du raccordement électrique de la station ainsi que les travaux d’aménagement extérieur». Pour sa part, le chef de projet de la Société algérienne de l’électricité et du gaz a indiqué que «la centrale fait actuellement l’objet d’essais préliminaires et (que) toutes les mesures ont été prises pour que la centrale soit livrée dans les délais».