Le dialogue revient sur le tapis

Cette rencontre ordinaire, première du genre depuis la célébration du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps berbère, aura à traiter des questions de l´heure que le communiqué diffusé par la présidence tournante, résume en deux points, liés essentiellement au bilan et à la réflexion. Ce dernier point reste cependant, confus, puisque son objet n´a pas été précisé. Mais on croit savoir que cette réflexion s´articulera essentiellement, sur la question de la reprise ou pas du processus de dialogue. De la position qu´adoptera la Cicb sur cette question découleront par voie de conséquence, les perspectives d´avenir à donner au mouvement citoyen à la lumière de la nouvelle situation induite par l´élection présidentielle. Auparavant, les conclavistes de la Cic Béjaïa feront un point sur la nouvelle situation. Eu égard aux déclarations des uns et des autres par rapport à l´issue du scrutin du 8 avril dernier et au contenu du discours d´investiture du président de la République, tout porte à croire que l´on assistera à une plénière assez «chaude». Les déclarations que les délégués ont eu à faire sur de nombreuses questions ont fait ressortir une divergence de vue, qui n´a pas laissé indifférents les observateurs de la scène politique locale, qui ont conduit à «une nouvelle crise». D´où le caractère important de cette rencontre qui reste une opportunité «d´accorder les violons pour une vision consensuelle», expliquait hier, un délégué de la Cicb.
En matière de réflexion, les conclavistes se concentreront sur le dialogue et les perspectives d´avenir. En l´absence d´éléments nouveaux à même de faire évoluer les appréciations déjà exprimées individuellement par les délégués sur la question de la reprise des pourparlers, tout porte à croire que la Cicb sortira avec une position qui ne différera pas trop de celle de la Cadc qui s´est caractérisée par une très grande prudence.
Le silence des pouvoirs publics depuis l´investiture du président de la République risque de conforter les radicaux qui vont vraisemblablement peser de tout leur poids pour faire capoter cette option. C´est aussi là, le risque de cette rencontre. C´est en fait, de l´option que retiendra la Cicb par rapport au dialogue, que découleront les perspectives d´avenir à donner au mouvement citoyen.
L´autre élément qui retiendra l´attention des conclavistes, reste manifestement la nouvelle initiative de sortie de crise que L´Expression a révélé dans son édition d´hier. Nombreux étaient les délégués qui se sont refusés à tout commentaire préférant laisser le soin à la plénière du conclave d´aujourd´hui d´apporter une appréciation plus consensuelle. N´étant point surpris par cette information, les délégués que nous n´avons pas contactés n´ont pas écarté son existence réelle qu´ils mettent sur le compte de « manoeuvres du pouvoir» ou encore de «velléités opportunistes de certains individus qui n´ont pas compris leur défaite».
Beza Benmansour, délégué de Sidi-Aïch était le seul à commenter cette initiative en déclarant hier, «c´est une initiative qui n´engage que ses auteurs. En tous cas, elle ne règlera pas la crise. Bien au contraire, elle ne fera que l´aggraver», avant de rappeler que «la position du mouvement citoyen est claire par rapport au règlement de la crise qui a buté sur l´officialisation de tamazight». En d´autres termes, «toute initiative qui ne s´inscrit pas dans le cadre de l´interwilayas est vouée à l´échec», fait-on remarquer en citant pour exemple la démarche du délégué de Bouira, Hakim Kacimi.