Le gouverneur de la Banque d’Algérie devant l’APN

C´est aujourd´hui que le gouverneur de la Banque d´Algérie doit faire une importante communication sur ce qu´il convient de qualifier de «scandale Khalifa». Manque de pot, cette sortie, prévue de longue date, intervient au lendemain du véritable pavé dans la mare lancé par le président de ce groupe, Abdelmoumène Khalifa, que l´on dit réfugié quelque part en Angleterre.
Nul doute que le responsable algérien, qui a pris sur lui les mesures de liquidation de la banque, mais aussi du groupe, soit attendu de pied ferme par les députés, aussi bien de l´opposition que d´autres, qui ne comprennent pas ce qui s´est passé. Le nom de Bouteflika, explicitement évoqué par Khalifa dans ce qui lui est arrivé, fera bruire les couloirs de l´hémicycle, qui ne connaîtra sans doute jamais une fièvre aussi importante.
Il sera, en effet, question de centaines de milliards dans la nature, d´énormes pertes subies par le Trésor algérien et de grandes entreprises publiques, y compris la Cnas des pauvres travailleurs. Cela, sans oublier les centaines, voire les milliers d´investisseurs qui se sont retrouvés littéralement sur la paille depuis ce scandale, avec toutes les pertes d´emploi qui en ont résulté.
Ce n´est pas tout. Les petits épargnants, que les pouvoirs publics oeuvrent vaillamment à rembourser, attendent toujours que la chose soit faite, et que la somme soit portée au-delà des six millions de dinars prescrits.
La responsabilité de la Banque d´Algérie a été clairement établie dans cette «sulfureuse» affaire qui n´en finit pas de nous étonner, et d´aller de rebondissements en rebondissements.
Ouyahia, qui qualifiait d´ «escroc» Abdelmoumène Khalifa, devait savoir mieux que personne que cet homme ne pouvait pas avoir fait tout ce qu´il a fait (mais qu´a-t-il fait au juste?) sans des complicités montant jusqu´au plus haut sommet de l´Etat, en passant, comme de juste, par la Banque d´Algérie.
Des députés, qui, durant longtemps, avaient tiré la sonnette d´alarme à propos de cette affaire, ne manqueront pas de revenir à la charge avec vigueur en cette occasion inespérée. Mieux, le jeune Abdelmoumène, que d´aucuns pressaient ostensiblement de parler, semble bien loin d´avoir dit son dernier mot.