APRÈS L’ARRÊT DE LA COUR D’ALGER
Les libertés syndicales réhabilitées
Une décision qui ne fera que «<I>conforter la position des syndicats autonomes dans leur combat</I>».
La majorité des syndicats autonomes considèrent, à l´unanimité, que l´arrêt rendu en appel par la cour d´Alger déclarant l´incompétence des référés est une preuve que la justice ne peut être «instrumentalisée» par les pouvoirs publics, qui, pour fuir leurs responsabilités, saisissent abusivement cette instance dont l´unique et seul objectif est de freiner tout mouvement revendicatif. Ainsi, le porte-parole du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du comité des libertés syndicales, en l´occurrence le Dr Besbès estime que cette décision de la justice «ne peut que conforter la position des syndicats autonomes dans leur combat». Notre interlocuteur avoue que la justice algérienne possède des gens corrects et compétents. Ainsi et rien que pour cela, ajoute-t-il, les syndicats autonomes se sont pliés aux décisions de cette instance, en s´appuyant sur des procédures réglementaires.
Dans ce même contexte, le docteur évoque l´affaire du Cnapest, pour lequel il souhaite que l´appel introduit par ce syndicat apporte le même résultat. De toute manière, relève M.Besbès, l´instrument juridique algérien relatif au libertés syndicales est très « costaud » notamment les lois 90-02 et 90-14. «Nous concéderons que ces lois sont progressistes, elles n´existent même pas dans certains pays reconnus comme étant le bastion des libertés syndicales», nous a-t-il déclaré. Il estime, ainsi, que le problème des libertés syndicales réside dans l´application des ces lois et dans le manque de volonté politique à rehausser ces valeurs.
Il avance, par ailleurs, que les tentatives des pouvoirs publics à museler les syndicats autonomes et ce, en recourant systématiquement à la justice, viennent d´être remises en cause par cette décision de la cour d´Alger. La même position a été exprimée par le Snpssp, le syndicat concerné par cette décision de justice laquelle annule l´ordonnance de l´arrêt de la grève du tribunal des référés d´Hussein dey, faut-il le rappeler. Son secrétaire général, le Dr .Yousfi, estime que le verdict de la cour d´Alger ne peut qu´honorer la justice.
Il le considère également comme étant une réponse aux pouvoirs publics lesquels utilisent cet instrument «d´une manière abusive et délibérée.» Pour le Dr .Yousfi « à force de voir ces agissements, on a fini par croire que le droit de grève est mis en péril» déclare notre interlocuteur et d´ajouter «la justice par sa décision a remis les choses à leur place».
Sans trop s´avancer sur l´avenir des libertés syndicales, notre interlocuteur espère que notre pays s´ouvre davantage sur ces libertés, synonymes de démocratie. Quant au Cnapest qui souhaite que son affaire trouve le même écho que celui du Snpssp auprès de la cour, il estime que la décision de la justice a été prise en toute justesse. Il plaide ainsi pour que ce verdict serve de leçon aux pouvoirs publics qui ont plus tendance à «cultiver» les conflits que de leur trouver des solutions à l´amiable.
Il revient par ailleurs, sur le conflit qui l´oppose au ministère du Travail en déclarant que des concertations sont en cours avec la base pour ester en justice, éventuellement, ce département.