MALGRÉ LES ASSURANCES DE HAMIMID ET DE HARRAOUBIA
Les nouveaux bacheliers sur la corde raide
Quoique théoriquement faisable, l’option du gouvernement manque terriblement de réalisme.
Les ministres de l´Habitat et de l´Enseignement supérieur, qui sont respectivement MM.Hamimid et Harraoubia, ont pris leur bâton de pèlerin, dès l´entame de la semaine, en vue de s´enquérir des préparatifs en cours pour la prochaine rentrée universitaire. A partir de la wilaya de Tlemcen où il était en visite d´inspection, samedi dernier, le ministre de l´Habitat - fortement sollicité en cette période de «disette»- a pris l´engagement de mettre à la disposition du secteur de l´Enseignement supérieur des logements du programme Cnep.
Comme il a, d´autre part, pressé les cadres locaux de son secteur de «définir une approche plus rationnelle en matière d´organisation et de gestion des chantiers de réalisations qui doivent être impérativement livrées dans les délais impartis». Un souci partagé par le numéro un du département de l´enseignement supérieur qui a rappelé - aux mêmes lieu et temps - aux opérateurs leurs «obligations en matière de respect de délais et de qualité des ouvrages».
Aussi, Harraoubia, n´a pas tari d´assurance quant à la «prise en charge de l´étudiant durant la prochaine rentrée universitaire»; évoquant avec grandiloquence «la mise en place des conditions matérielles et pédagogiques qui permettraient à l´étudiant de se consacrer sereinement à ses études». Voilà à quoi se résume la démarche gouvernementale pour solutionner les maux qui rongent nos universités depuis que les essaims des nouveaux bacheliers sont proportionnellement supérieurs aux infrastructures existantes.
Quoique théoriquement faisable, l´option du gouvernement manque terriblement de réalisme. Pour l´alternative Cnep, elle n´a jamais été d´un secours majeur. A Alger, où il y a une forte concentration estudiantine, les cités universitaires n´ont bénéficié d´aucun appoint de soulagement. Et le recours Cnep, inlassablement martelé par le ministère de tutelle s´est, de tout temps, dissipé dès que la date décisive arrivait. Les nouveaux demandeurs n´ont qu´à prendre leur mal en ...patience.
Pour ce qui est du respect des délais de réalisation des chantiers, la rigueur est justement le défaut de tous les ouvrages en construction. Et lorsqu´un projet accuse un retard de plus de huit mois, on ne sait pas par quel procédé on peut le remettre sur les rails afin qu´il soit réceptionné selon le calendrier précédemment établi. Et exiger des entrepreneurs d´être à jour à moins de deux mois du début des cours, est une fermeté pratiquement infructueuse. Les préinscriptions toucheront à leur fin le 31 du mois en cours. Les gages du gouvernement, tout compte fait, sont tardifs. Les syndicats qui «jouent» le rôle de défenseurs des droits des étudiants laissent les choses empirer dans l´objectif de rempiler de plus belle... à leur façon. A présent, nul contact n´est envisagé avec les cadres du ministère de l´Enseignement supérieur.
Qu´on ne s´étonne donc pas que, pour acquérir une chambre à la résidence universitaire, il faille être muni d´une carte portant l´estampille de l´Ugel ou de l´Unea.