Les propositions de l’Agea

Partie prenante d´une stratégie politique réelle de développement et de relance industriels, l´Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), a formulé d´intéressantes propositions d´approche pour asseoir une politique industrielle pensée et réalisée différemment du passé. Selon son président Mouloud Kheloufi, l´Agea, présente aux assises de la stratégie industrielle qui débutent aujourd´hui, suggère des propositions visant à une exploitation optimale des avantages naturels dont dispose le pays, notamment les hydrocarbures. Pour être compétitif, souligne-t-il, ces avantages doivent être «mus en instruments d´intensification, d´approfondissement et de densification de l´appareil de production s´orientant vers la création de valeur ajoutée élevée». Selon lui, la construction d´avantages comparatifs durables réside essentiellement dans la technologie avancée et la capacité d´innovation, les Ntic et les ressources humaines. Relevant le retard considérable accumulé dans ces domaines, il estimera que l´impératif aujourd´hui, est de «créer massivement des emplois (...) et éradiquer la pauvreté», autant de défis qui posent des contraintes opérationnelles à la politique industrielle. L´Agea, qui souscrit à l´importance cruciale de la maîtrise des technologies dans l´intégration de l´économie nationale, relève que les pays émergents d´Asie ont commencé par le montage avant de produire certains entrants et remonter ainsi la chaîne technologique. Il estimera, en outre, que l´innovation reste le moteur du développement industriel. Elle permet de se positionner dans le génie logiciel comme en Inde et d´y détenir des positions de leader. L´association salue avec satisfaction les efforts de l´Etat dans la formation de compétences à tous les niveaux et avertit sur «la forte présence étrangère dans l´économie» avouée qui encourt de graves risques sur l´indépendance nationale que le modèle d´industrialisation proposé semble ignorer. Elle suggère, par ailleurs, l´octroi de primes et subventions aux PME pour les aider à solutionner leurs problèmes technologiques. Sur un autre chapitre, l´Agea constate la nécessaire mise à niveau des entreprises à l´orée des échéances de l´accord d´association avec l´UE et de l´accession du pays à l´OMC, aussi convient-il, selon elle, de les valoriser au cas par cas par des solutions pragmatiques. Toutes ces constatations supposent la mise en oeuvre d´un nouveau modèle d´entreprise et recommande qu´elle soit innovante, axée sur la recherche de l´excellence et ouverte sur son environnement national et international.
L´Agea met en exergue l´impérative nécessité de compter sur le secteur structurant du Btph (bâtiment, travaux publics, hydraulique) «totalement absent des préoccupations des décideurs» et de recommander des assises spécifiques à ce secteur pour effectuer un diagnostic sans complaisance et définir par là une démarche et un plan stratégique pour ce secteur «malade». L´association suggère par ailleurs, la réduction de l´économie informelle grâce, entre autres, à «une fiscalité adaptée et une réglementation souple et efficace» et hisser nombre d´entreprises à un niveau managérial moderne pour la promotion de leur expansion et la réduction de leur financement externe.