NEUF ANS APRÈS SON RACHAT PAR LE GÉANT INDIEN DE L’ACIER
L’Etat veut reprendre ArcelorMittal
Le complexe d´ArcelorMittal serait dans le creux de la vague. Il est loin d´atteindre les performances attendues en matière d´investissement et d´augmentation de la production.
Cela, nonobstant les clauses du contrat de partenariat signé en 2001 entre le gouvernement algérien et le géant indien de l´acier. «Il y a uniquement une partie de cet accord qui a été respectée», a estimé le président-directeur général de la Société de gestion des participations de l´Etat, (SGP Trans-sold) hier, à travers les ondes de la radio Chaîne III. «Le sort de la question délicate relative à la reconduction ou non de cet accord, dépend entièrement de l´évaluation de l´application dudit accord», a également souligné le même responsable. Or, selon ce dernier, ArcelorMittal n´arrive pas à maîtriser le processus de gestion parce qu´il n´avait pas fait d´investissements adéquats.
En fait, ce contrat signé en 2001 comprend énormément d´avantages au profit de ce groupe.
Lequel traverse présentement une période difficile. «Il lorgne justement de ce côté-ci», a rappelé hier, le secrétaire général du syndicat de l´entreprise, Smaïn Kouadria.
Outre qu´il n´a pas tenu ses engagements concernant la réhabilitation de la zone chaude ou la cokerie, ArcelorMittal n´a pas répondu aux besoins du marché en matière de production, s´accordent à dire hier le secrétaire général du syndicat et le premier responsable du partenaire algérien Cosider. «ArcelorMittal ne fera rien jusqu´aux nouvelles négociations avec le groupe algérien», a déclaré Smaïn Kouadria. De l´avis de ce syndicaliste, ce groupe, «attend de voir si ces avantages en matière fiscale et d´importations seront renouvelés lors des négociations prochaines». Entre-temps, «il ferme discrètement quelques unités et prépare un plan social ou de compression des effectifs», ajoute-t-il. Pour rappel, l´accord de partenariat qui lie ArcelorMittal (actionnaire principal à hauteur de 70%) au groupe public algérien Cosider (actionnaire minoritaire à hauteur de 30%) arrive à expiration en octobre 2011.
C´est Cosider qui est tenu de veiller au respect de ce contrat par le groupe indien. Le responsable de ce groupe a fait savoir hier qu´ «un point de situation sur l´accord d´association sera élaboré dans quelques jours». Accusant la direction de l´entreprise de ne pas répondre aux doléances et revendications comprises dans la plate-forme de revendications des travailleurs du complexe, Smaïn Kouadria souhaite qu´à cette échéance, l´Etat algérien fasse valoir son droit de préemption: «Nous demandons à l´Etat algérien de devenir actionnaire majoritaire à hauteur de 51% au moins du capital d´ArcelorMittal Algérie.» Le secrétaire général du syndicat d´entreprise reconnaît qu´à l´heure actuelle, «l´Etat algérien ne contrôle rien. Aussi, demande-t-il que les pouvoirs publics disposent d´un droit de contrôle comme cela est stipulé dans la loi de finances complémentaire de l´année dernière (LFC 2009). Cela permettra toutefois, à l´Etat d´avoir un droit de regard sur les actes de gestion car, à l´heure qu´il est, il n´a que le statut d´observateur».