LA PRESIDENCE TOURNANTE DE LA CADC A L’EXPRESSION
«On a pris acte de l’invitation»
Rabah Issadi, délégué coordinateur de Maâtkas, répond à quelques questions autour de l’appel au dialogue.
L´Expression: Le Chef du gouvernement vient de lancer un appel au dialogue, comment l´avez-vous perçu?Rabah Issadi: Le mouvement a pris acte de l´appel au dialogue et il a aussi enregistré une évolution dans la forme du discours. Pour ce qui est du fond, nous avons des choses à dire.
Des choses à dire, c´est précisément quoi?M.Ahmed Ouyahia, lors de son invitation, a déclaré que les revendications contenues dans la plate-forme d´El-Kseur sont substantiellement satisfaites par le chef de l´Etat. Cela suppose que nous allons juste baliser un accord conclu auparavant, ce qui a été déjà dénoncé par le passé.
Donc, selon vous il y a des étapes obligatoires avant d´aller vers le dialogue.Nous avons un lourd contentieux avec le pouvoir. Premièrement, il faut des signes d´apaisement pour prouver la bonne volonté de cet appel au dialogue: libération des détenus du mouvement et cessation des harcèlements judiciaires et administratifs et aussi l´annonce officielle par le chef de l´Etat de la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d´El-Kseur.
Tenez-vous toujours au caractère scellé et non négociable de la plate-forme d´El-Kseur?Il y a lieu tout d´abord de rappeler le pourquoi de l´explicitation de cette plate-forme. Il fut un temps où le pouvoir, à travers des délégués «taïwan» a tenté de charcuter la plate-forme dans les ateliers d´Allilouche. Le mouvement s´est ainsi attelé à rappeler la lettre et l´esprit du document d´El-Kseur. Pour nous, il véhicule un projet de société qui plaide pour un changement radical.
La question du jour: allez-vous finalement dialoguer?Je crois que la réponse a été clairement donnée par la déclaration d´Azazga.
Aujourd´hui, il ne s´agit pas de dire oui ou non, mais plutôt de baliser le terrain.
Comment voyez-vous d´abord la première étape?Au-délà de l´aspect technique, il faudrait d´abord en finir avec les questions principales. Aujourd´hui, nous n´en sommes pas là.
Comment allez-vous, par exemple, formaliser la future délégation au dialogue?Nous avons des documents régissant le fonctionnement du mouvement. Au-delà, la plénière reste souveraine quant à n´importe quelle forme de désignation de l´éventuelle délégation.
Y a-t-il eu des contacts avec le pouvoir?En ce qui nous concerne, nous Cadc, nous n´avons jamais eu de contact avec le pouvoir. Nous avons un code d´honneur qui est très clair là-dessus.
On parle d´une prochaine libération de détenus...A notre niveau, nous n´avons aucune information que celle de la presse. Tout en souhaitant leur libération le plus tôt possible.
Le mouvement se doit de réunir un conclave interwilayas...Ce week-end, devait se tenir le conclave de l´interwilayas, la Cadc a décidé de demander son report pour une date ultérieure. Il a été juste décidé que la présidence tournante de la Cadc doit se rendre pour la célébration du second anniversaire de la rédaction de la plate-forme d´El-Kseur (le 11 juin à El-Kseur).
Une concertation avec les autres wilayas est en cours.