GESTION DES RESSOURCES EN EAU
Sellal mise sur le savoir-faire étranger
La gestion de l’eau en Algérie est une question majeure à résoudre.
Le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a reconnu cette situation, hier, lors d´une journée de réflexion consacrée à la problématique de la gestion de l´eau en Algérie. Afin d´y remédier, le département de Sellal compte impliquer des experts de la Banque mondiale et de l´Union européenne afin de mieux appréhender la problématique de l´eau en Algérie et sa prise en charge effective par les autorités concernées. C´est une démarche qui s´inscrit dans le cadre des réformes envisagées par le ministère des Ressources en eau, indique M. Sellal. Ce dernier a reconnu aussi, sur sa lancée, que tous les efforts réalisés restent encore insuffisants afin de répondre à l´importante demande énoncée. La sentence du ministre repose sur le fait que «les investissements consentis pour la réalisation de certains projets ont souvent répondu à des demandes ponctuelles sans vision intégrée». Quant à la gestion, ce mécanisme «a longtemps fait défaut dans la conduite des projets et dans l´exploitation des infrastructures réalisées».
La déficience, à la fois, opérationnelle et commerciale a engendré «des préjudices à la situation financière des entreprises de distribution mais aussi à la population qui subit un service loin d´être satisfaisant», reconnait le ministre, d´un air déçu. La solution du ministère, qui devra prendre en charge cette question, trouve sa source dans la nouvelle loi sur l´eau, dira M. Sellal. «C´est une vision renouvelée de la prise en charge de l´eau dans toutes ses composantes. Celle-ci fait appel à un partenariat public et privé qui doit contribuer à l´amélioration et à l´efficience du service de l´eau.» Le ministre fait allusion sans doute à l´ouverture de son secteur à l´investissement. Il ne s´agit pas uniquement d´impliquer les experts étrangers, mais surtout, précise M.Abdelmalek Sellal, d´inclure les potentialités nationales à travers l´implication des microentreprises de jeunes dans la gestion et l´entretien des stations d´épuration.
Quant aux perspectives du ministère, allant dans le but de sécuriser, a priori, l´alimentation de la population et assurer aussi la gestion intégrée des ressources en eau, elles comprennent un programme soutenu qui porte sur la réalisation d´autres ouvrages et de transferts en portant les capacités actuelles estimées à 5,7 milliards de m3 à 10 milliards de m3 en 2030. Aussi, le même programme comprend la mise en place également de stations de dessalement d´eau de mer pour un volume total de production de 01,3 million de m3/jour en 2009. Quant à la gestion qui, selon M.Sellal, a longtemps fait défaut, le programme tracé par le ministère appelle à la mise en oeuvre d´une gestion rigoureuse du service public à travers un partenariat, notamment au niveau des grandes villes. Justement, en vue de rationaliser la consommation des ménages, de l´industrie et à moindre degré de l´agriculture, la tarification de l´eau est indexée actuellement sur le coût des intrants à la production (énergie, maintenance, réactifs chimiques...).
Quant à l´épuration, le ministère, suivant les objectifs de son programme, est appelé à en réduire de 60 % et ce, à l´horizon 2010, le volume, estimé à 700 millions de m3 rejetés dans la nature.
Appelé à dire un mot, M.Guerrato, ambassadeur de la Commission européenne, a mis en évidence la nécessité de diagnostiquer le terrain et de définir les problèmes afin d´élaborer les mécanismes de bonne gestion. Quant à M.Yves A Duvivier, représentant de la Banque mondiale, celui-ci a considéré le problème de l´eau comme un défi mondial. Il a fait savoir dans la foulée qu´il existe un milliard de personnes dans le monde qui n´ont pas accès à l´eau potable, tandis que 4 milliards ne bénéficient pas de réseaux d´évacuation des eaux usées. A ce titre, l´institution qu´il représente en Algérie investit chaque année, dit-il, environ 15 milliards de dollars dans les pays en voie de développement. Les deux, ont réitéré leur collaboration pour trouver les meilleurs mécanismes de gestion.