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AFGHANISTAN

Un Algérien sur la ligne de front

«S’il est un homme au monde capable de faire quelque chose en Afghanistan, <BR>c’est bien Lakhdar Brahimi», affirmait à la presse le coordonnateur résident de l’ONU à Alger, M.Paolo Lembo.

Plus que cela, le défi que M.Brahimi aura à relever est personnel: c´est la première fois que le «Brahimi Report» est confronté au terrain. Rappelons qu´au lendemain de l´échec de l´opération «Restaure hope» pour la Somalie, et l´affaire du Kosovo, Lakhdar Brahimi a proposé au secrétaire général de l´ONU «une démarche nouvelle dans le règlement des conflits liés à la résurgence des nationalismes à caractère ethnique».
Cette approche a reçu le nom de son auteur, «Brahimi Report». En acceptant d´aller en Afghanistan, qu´il connaissait déjà, Brahimi savait qu´il aurait à mettre son plan à l´épreuve d´une des réalités ethnopolitiques les plus complexes du monde. Son mandat onusien n´est ni conditionnel ni limitatif.
Les cinq principales ethnies afghanes, dominées par les Pachtounes, de loin les plus nombreux, et dont font partie les taliban, entretiennent des rapports très complexes.
Les choses sont compliquées par les relations indo-pakistanaises: si le Pakistan, maître d´oeuvre et soutien inconditionnel des taliban, joue la carte du pouvoir actuel en Afghanistan, l´Inde soutient l´Alliance du Nord, pour affaiblir le Pakistan et gêner son ambition de créer «un arrière-pays sur lequel s´appuyer en cas de guerre avec l´Inde».
En outre, et selon M.Brahimi, «il faut un gouvernement de transition accepté par tous les Afghans, pour éviter de replonger le pays dans une guerre civile qui le saignerait définitivement».
Parti régler le problème afghan, M.Brahimi se retrouve en butte au conflit indo-pakistanais autour du Cachemire, subissant de plein fouet les pressions des deux géants de l´Asie centrale. «Je vais d´abord faire la tournée des pays de la région, pour que la solution que nous apporterons implique toute les parties, et tienne compte de tous les intérêts.»
Mais en homme avisé et en fin diplomate, Brahimi met la communauté internationale devant ses responsabilités en cas de catastrophe humanitaire en Afghanistan: «Des millions d´Afghans sont en danger du fait de la sécheresse et de la guerre civile.» Et s´il ne parle pas des conséquences néfastes des frappes américaines, elles n´en sont pas moins responsables d´une détresse réelle des populations: Selon M.Lembo, «3,8 millions d´Afghans dépendaient de l´aide alimentaire internationale. Avec les raids américains, ils sont 5,5 millions» sur une population totale de 25 millions.
Ainsi, l´envoyé de Kofi Annan se voit dans l´obligation de régler d´abord les problèmes humanitaires avant d´entamer l´application effective de son plan de paix. Dans une déclaration reprise par un quotidien américain, Brahimi se dit «sceptique quant à l´option Zaher». L´ancien roi d´Afghanistan - déchu en 1973 - soutenu par les gouvernements européens, prépare son retour depuis Rome.
Vendredi dernier s´est tenue, à Téhéran, une réunion regroupant l´ensemble des pays frontaliers de l´Afghanistan pour «s´entendre sur le type de gouvernement de l´après-taliban». Le porte-parole de la Maison-Blanche estime qu´ «il n´y a pas de contradiction entre les Etats-Unis et le groupe de Téhéran,» même si le ministre iranien des Affaires étrangères affirme avec force qu´ «il n´y a pas de place pour les taliban dans le futur gouvernement».
Ainsi, la tâche du diplomate algérien se trouve compliquée outre mesure par les calculs de petite stratégie des pays limitrophes. Brahimi aura besoin de l´appui de l´ONU, des Etats-Unis... et de l´Algérie pour réunir une loya jorga susceptible d´aboutir.

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