Un climat exécrable
Un candidat du PT a échappé à un lynchage.
Dans un communiqué transmis à L´Expression, le PT a tenu à rendre publiques les menaces et les intimidations dont sont l´objet ses candidats à Tizi Ouzou et Béjaïa de la part de militants de partis politiques identifiés pour leur imposer de se retirer des élections législatives. C´est ainsi, selon le communiqué, que «dans la nuit du 27 mai dernier à Amizour, une quarantaine de jeunes munis d´armes blanches et de barre de fer, manipulés, chauffés à blanc, se sont présentés au domicile de Karim Boudjaoui, tête de liste du Parti des travailleurs à Béjaïa, à 2 h pour l´assassiner. Le concerné était absent, mais sa famille était dans la maison. Elle a été sauvée par les voisins et parents qui ont accouru pour empêcher les bandes antes d´accomplir leur crime (...).»
Devant de tels actes, le PT tout en déclarant qu´ il «prend à témoins les partis, les institutions et l´ensemble de la population sur ces actes terrifiants», informe l´opinion qu´il «porte plainte», sans indiquer toutefois contre qui il va engager ses poursuites judiciaires.
En tout cas, ce climat exécrable qui règne en Kabylie ne touche pas la formation de Louisa Hanoune uniquement, puisque même les institutions locales de l´Etat ne sont pas épargnées par les actes de sabotage et de destruction.
C´est ainsi que dans un fax parvenu à la rédaction, le président de l´APC d´Akerrou, dans la daïra d´Azeffoun, déclare, que durant la nuit du vendredi 24 mai dernier, vers 23h, un groupe d´une dizaine de personnes résidant au chef-lieu de commune, a commis un acte de sabotage au siège de la mairie en incendiant toute l´enceinte administrative.
Les dégâts occasionnés s´élèvent, selon les premières estimations, à près de 2000.000,00 de DA. Hormis le ramassage scolaire, tous les services communaux sont entièrement paralysés.
Selon ce document, les auteurs de cet acte sont d´ores et déjà identifiés, vu que l´APC a déjà introduit contre eux une plainte pour constructions illicites et atteinte à la propriété immobilière pour certains, et destruction d´équipements publics pour les autres. De même, il semblerait que le chef du détachement de la garde communale, bien qu´alerté par les services communaux, aurait refusé d´intervenir, pour des raisons non encore élucidées. Pour l´instant, l´enquête menée par les services de sécurité suit son cours afin d´identifier les véritables auteurs et commanditaires de cet acte. Sur un autre plan, le parti de Louisa Hanoune informe qu´il a «appris avec soulagement la décision du Président de la République de gracier les 17 étudiants de Bouzaréah arrêtés et condamnés suite aux incidents survenus à l´occasion de sa visite». Pour cette formation qui participe au scrutin de cette semaine «cette mesure d´apaisement confirme (...) qu´il est possible de ramener la détente politique, de désamorcer la crise pour peu que s´exprime la volonté politique». Aussi, le PT, qui se veut un parti oeuvrant pour ramener la paix dans le pays, «réitère, à l´adresse du Président de la République, son appel à amnistier toutes les personnes arrêtées à l´occasion de manifestations en Kabylie et dans les autres régions».