Un dialogue en continu

Le dialogue politique stratégique entre Alger et Moscou continue de plus belle, reflétant une amitié historique solide entre les deux pays. Mercredi dernier à Moscou, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Lounès Magramane, a eu à s'entretenir avec son homologue russe, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, représentant spécial du président de la Russie pour l'Afrique et le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, rapporte un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Les deux hauts responsables ont eu à superviser la troisième session des consultations politiques algéro-russes, où nombre de dossiers ont été examinés conjointement. A priori, les deux responsables algéro-russes ont abordé «l'état des relations bilatérales et les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, dans le cadre de la poursuite de la mise en oeuvre de la Déclaration de partenariat stratégique approfondi, signée à l'occasion de la visite du président Tebboune en Russie en juin 2023», note le même communiqué. Néanmoins, la rencontre a permis aux deux parties d'élargir les débats et la concertation autour de plusieurs aspects, notamment ceux en relation avec l'évolution de la situation globale dans le Sahel, le Maghreb ainsi que les questions d'actualité internationale brûlante, tel le dossier de la Palestine et le Sahara Occidental. Selon des médias russes, cette rencontre entre les deux hauts responsables a permis de mettre l'accent sur «la situation dans la zone saharo-sahélienne, en Libye, au Soudan, ainsi qu'en Palestine», notent certains médias électroniques russes. Ainsi, Alger et Moscou entendent, par cet attachement à la concertation politico-diplomatique bilatérale renforcée par la Déclaration de partenariat stratégique approfondi, à «poursuivre la ligne de consolidation des efforts en faveur d'un règlement dans les points chauds d'Afrique», note un média russe reprenant un communiqué du ministère des Affaires étrangères russe.
L'Algérie et la Russie travaillent de concert au sujet de nombre de questions internationales afin d'unifier ou, à tout le moins, rapprocher les positions et les points de vue concernant des dossiers assez chauds au plan régional. Il est un secret de polichinelle que l'Algérie reste agacée par les interférences internationales, pour ne pas dire les ingérences et les implications de certaines chancelleries et services d'intelligence dans les conflits Sahélo-sahariens. Cette attitude d'Alger, motivée par son légitime souci de défendre sa sécurité et de renforcer sa souveraineté nationale, a donné lieu à une approche diplomatique nationale proactive et offensive concernant ce dossier précis. Alger et Moscou, soucieux de la légitimité internationale et des solutions pacifiques aux crises internationales, notamment en Afrique, ont fait le choix de la concertation bilatérale et du dialogue conjoint en vue d'aborder ces questions. A la mi-avril dernier, des diplomates russes et algériens de haut rang se sont rencontrés à Alger où ils ont «prôné le respect de l'unité des pays africains dans la stabilisation du Sahel», indiquait alors un communiqué de la diplomatie russe. Point focal des pourparlers et des discussions bilatérales, la stabilisation du Sahel constitue le thème générique de ce partenariat politique de bon aloi entre Alger et Moscou. En engageant et en maintenant ce dialogue bilatéral, l'Algérie et la Russie ont démontré leur haut niveau de perception de la mercuriale géopolitique mondiale et continentale et leur maîtrise des outils d'analyse et de veille de ces dossiers de grande actualité internationale. L'adoption du «dialogue sur les principes du respect de l'unité, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté des Etats africains» a été le souci permanent de l'Algérie et de la Russie dans le traitement de ces dossiers.
Pour sa part, l'Algérie reste attachée par le développement de ces relations ainsi que le renforcement de la coordination algéro-russe concernant l'Afrique, en particulier. Aussi la Russie continue-t-elle de soutenir le rôle équilibré et pionnier de l'Algérie dans le règlement pacifique des questions internationales et régionales.