L'Expression

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PATRIOTE, HOMME D'ETAT ET FIN NÉGOCIATEUR

Un encaisseur... qui ne baisse pas la garde

Loyal envers le Président qu'il a soutenu depuis son investiture en 1999, Ouyahia est aussi respecté par les chancelleries étrangères, qui voient en lui un homme d'Etat d'envergure.

Le départ d'Ahmed Ouyahia de la tête du RND est-il en même temps annonciateur d'un retour en force sur la scène politique? Tout porte à le croire, d'autant plus que celui qui se dit au service du pays, répondant présent dans les moments les plus difficiles, rebondit au moment où on l'attend le moins. Derrière son regard sévère et déterminé, se cache un homme intelligent, discret, mais surtout ferme. L'homme «des sales besognes», comme certains se plaisent à le qualifier, plie mais ne rompt pas. Son «impopularité» ne peut à elle seule «voiler» sa compétence et ses qualités qui font de lui un homme d'Etat à part entière.
Sa démission du poste de secrétaire général du RND, est le prétexte tout indiqué pour s'arrêter sur les «bagages», le parcours politique et diplomatique du fils de Bouadnane, son village natal qui l'a vu naître un certain 2 juillet 1952. Une carte de visite bien fournie, pour un commis de l'Etat qui s'est consacré deux décennies durant à la gestion de la chose publique. Une mission qu'il avait assumée, non sans susciter une levée de boucliers, aussi bien au sein de l'opinion publique que de ses adversaires politiques. Ouyahia est également l'un des rares soutiens du Président Abdelaziz Bouteflika. L'entente entre les deux hommes a été longtemps appréciée par l'opinion publique. Désigné à trois reprises à la tête de l'Exécutif, Ouyahia a joué un rôle déterminant dans la mise en oeuvre du programme du Président, auquel il demeure fidèle.
Loyal envers le Président qu'il a soutenu depuis son investiture en 1999, aussi bien dans le cadre de l'Alliance présidentielle que lors des campagnes de promotion de la politique de Réconciliation nationale et de la Concorde civile, Ouyahia est aussi respecté par les chancelleries étrangères, qui voient en lui un homme d'Etat d'envergure. Par ailleurs, si d'aucuns lient le départ de M.Ouyahia à la prochaine élection présidentielle, il reste que celui qui «ne compte pas se présenter contre le Président Bouteflika» - si ce dernier venait à briguer un quatrième mandat - a toujours considéré que «la présidentielle est une rencontre entre un homme et son destin».
Ouyahia n'a, à aucun moment, donné d'indications sur ses intentions pour 2014. En fin négociateur, Ouyahia a laissé son empreinte au niveau continental. D'abord, médiateur au nom de l'Algérie dans le règlement du conflit du nord du Mali en 1992 avec le mouvement de l'Azawad, il sera désigné en 1999 par le chef de l'Etat, en sa qualité de président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) à assurer la médiation dans le conflit érythro-éthiopien. Des négociations qui avaient abouti à la signature d'un accord de cessation des hostilités à Alger en décembre 2000. Aussi, ce n'est pas la première fois que M.Ahmed Ouyahia est confronté à des dossiers épineux. Ce fut le cas en 1994, alors chef de cabinet du président de l'Etat, Liamine Zeroual, où il fut l'un des principaux artisans des négociations avec les dirigeants de l'ex-FIS. C'est aussi lui qui avait mené les pourparlers avec le mouvement des archs, parvenant à convaincre ses interlocuteurs à se départir de la plate-forme «scellée et non négociable».
Tout est négociable avec Ouyahia, pour peu que ses vis-à-vis soient ouverts au dialogue et développent des arguments solides. Au volet social, patrons et syndicats reconnaissent en Ahmed Ouyahia, un «dur à cuire». «Il est froid comme un glaçon» témoigne un syndicaliste de l'Ugta qui avait assisté à plusieurs rencontres tripartites avec l'ex Premier ministre. Il en est de même pour son staff au Palais du gouvernement. «Ouyahia est un grand bosseur, qui ne quitte son bureau qu'à une heure tardive de la soirée» témoignent-on. Très pointilleux sur les questions économiques, Ouyahia épluche au moindre détail ses dossiers. Ce qui lui permet à chaque fois d'avoir un ascendant sur les parlementaires des deux chambres. «Bon Dieu, il a des réponses à tout!», disait de lui un député de l'opposition. En bon «encaisseur» Ouyahia n'a jamais baissé les bras. C'est peut-être là le secret de son endurance et ténacité.

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