PRISON DE BERROUAGHIA
Un manuel subversif distribué aux détenus
L’ouvrage en question, appelle à l’effusion du sang de tous ceux qui ne partagent pas les convictions de son auteur.
Un ouvrage du célèbre faqih saoudien, Ibn Baz, connu pour ses idées radicales et obscurantistes, est disponible le plus normalement du monde dans la bibliothèque, au niveau du centre de détention de Berrouaghia. L´ouvrage en question intitulé La Foi correcte et ce qui l´oppose, prêche explicitement un islam radical et violent.
Il est, d´ailleurs, de notoriété publique que ce théologien, ancien grand mufti d´Arabie Saoudite, mort en 1999, est l´une des références les plus en vue de l´intégrisme.
En effet, des fetwas qui classent tout musulman ne se conformant pas aux prescriptions wahhabites dans la case des mécréants. Ainsi, un locataire de l´établissement pénitentiaire de Berrouaghia, n´aura pas de peine à trouver dans les pages du manuel précité, des passages des plus attentatoires aux libertés individuelles et aux principes de l´islam tolérant.
Il est question dans la page 56, de «anéantir tous les règlements prescrits par les hommes, qui s´opposent à la loi divine, et obliger tous les peuples à prendre la législation islamique comme règlement, dans tous les domaines». Même cas de figure, enseigne Ibn Baz aux incarcérés, pour «celui qui croit que c´est admissible de pratiquer un jugement en dehors de la législation islamique». Dans le dernier chapitre de cet ouvrage, Les oeuvres qui annulent l´islam, la population carcérale de ce centre de Médéa serait, aisément, exposée aux idées rétrogrades de ce savant wahhabite, appliquant, gratuitement, l´attribut de mécréant à «quiconque voit que l´exécution du jugement de Dieu sur le voleur par couper sa main et la lapidation à mort du marié qui commet l´adultère ne conviennent pas à ce temps moderne». Est mécréant, ajoute l´ouvrage, par l´unanimité des musulmans «quiconque permet quelque chose que Dieu a rendu illicite telle que le vin, le prêt à intérêt».
Le plus grave dans ces raisonnements suggérés aux prisonniers de Berrouaghia ne réside pas dans ces fetwas ôtant la caractéristique de croyant à un grand nombre de musulmans, mais dans ce qui en découle comme châtiment. Cela en considérant dans la page 66 que ces nawakides «peuvent entraîner le musulman à l´apostasie, et le faire sortir du cercle de l´islam et par conséquent rendre son sang et son bien licites».
De ce fait, l´ouvrage de l´ancien grand mufti d´Arabie Saoudite, appelle de la manière la plus claire, à l´effusion du sang de tous ceux qui ne partagent pas ses convictions ainsi qu´à l´expropriation de leurs biens. Des idées, rappelons-le, qui ont constitué le cheval de bataille des organisations terroristes ayant semé la terreur dans notre pays depuis plus d´une décennie et qui continuent de le faire à nos jours.
Il est a rappeler, dans ce sens, que le wahhabisme, cette secte musulmane fondamentaliste fondée vers 1745 par le négociant arabe Mohammed-Abd El-Wahhâb de la ville d´Iyané dans l´Arabie centrale, avait marqué l´histoire musulmane par une violence sans borgne et il suffit de citer les talibans pour ce se rendre compte du danger que présente cette idéologie.
Il y a lieu, donc, de s´interroger sur le contrôle du contenu des livres mis à la disposition des détenus des établissements pénitentiaires. Lesquels établissements censés rééduquer la population carcérale dont toutes sortes de délinquants. La propagation de ces idéologies sanguinaires au sein des prisons, est de nature à contrecarrer tout effort de réinsertion de cette catégorie spécifique à plus d´un titre.