Une réponse musclée à Zerhouni attendue

«Comme toujours, Zerhouni multiplie les bévues dans ses sorties». C´est en ces termes que s´est exprimé un membre du groupe des onze en réponse aux attaques essuyées sans la moindre raison probante. «Comment un commis de l´Etat, ministre d´Etat censé être non partisan, se permet-il de répondre à des hommes politiques en des termes difficiles à dissocier de la matraque utilisée sur ses ordres pour réprimer les manifestations de rue demandant plus de transparence et de démocratie?» L´interrogation, qui n´en est pas véritablement une, s´assimile beaucoup plus à une indignation devant cette «confirmation que Zerhouni roule bel et bien en faveur d´un second mandat de son président Bouteflika».
Loin de se laisser démonter par une pareille sortie, dans laquelle Zerhouni ose annoncer l´échec de ce groupe des onze, devant être renforcé par Sid-Ahmed Ghozali, nos sources précisent au contraire que «de pareilles déclarations trahissent au contraire la panique qui tend à gagner le camp de la fraude à mesure que la démarche de l´opposition politique algérienne gagne du terrain et du crédit à l´échelle tant nationale qu´internationale». En témoigne la demande formulée par l´envoyé spécial de Bush pour rencontrer le groupe, les critiques formulées à l´adresse du pouvoir algérien et ses promesses faites de suivre de très près le déroulement de ce scrutin qui peut déboucher sur n´importe quoi dans le cas où les garanties nécessaires ne seraient pas fournies aux candidats de l´opposition.
Les services de Zerhouni, en outre, «se trahissent en tentant régulièrement de se justifier sur les ondes des médias publics» et en tentant «de faire assumer les entraves dont souffrent les candidats dans leurs collectes des signatures à d´anciens chefs de gouvernement actuellement membres du groupe des onze». Ces derniers, loin de contester les lois en vigueur, «remettent en cause les entraves directes et indirectes exercées sur les citoyens et même les menaces dont sont victimes des signataires, dont certains ont carrément reçu des visites nocturnes les obligeant à retirer leur paraphe».
Le communiqué rendu public par Zerhouni cette semaine est un autre aveu, puisqu´il a admis, comme nous le rapportions en exclusivité, avoir exigé des pièces non prévues par la loi «dans le seul but de tenter d´éliminer à l´avance les candidats pouvant constituer de sérieuses menaces pour son président». Ainsi, le groupe des onze ne se laissera pas entraîner dans une quelconque polémique stérile, comme cela semble être le but recherché à travers la récente sortie de Zerhouni, comme nous le précisent nos sources.
En revanche, une réponse musclée sera sans doute à l´ordre du jour, dans laquelle seront mis à nu les graves dépassements commis par les services dépendant directement du ministère de l´Intérieur. Les animateurs du groupe, en outre, se pencheront sur l´état d´avancement de la plainte déposée contre «ce responsable zélé».
Nous y reviendrons.