CHAÂBANE LOUNÈS À L’EXPRESSION
«J’ai aussi des financiers pour m’épauler»
Celui qui devait prendre la section football du MCA estime que celle-ci est très mal gérée.
C.Lounès: Que le Mouloudia reste un club à part mais pas en matière de sérieux. On comprend mieux, aujourd´hui, pourquoi ce club est en train d´échouer alors qu´il devrait dominer le football algérien.
Pour vous dire vrai, plus rien ne m´étonne avec ce club tellement il s´y passe toujours quelque chose de nouveau. Tout était prêt pour que je prenne les rênes de la section mais chaque jour on me disait que mon installation était repoussée à plus tard. Au fil du temps, j´ai fini par comprendre que mon arrivée n´était pas souhaitée par tout le monde. J´ai appris la réunion de jeudi par voie de presse et pour moi, ce n´était que la suite logique de mon appréhension.
Parce que mon arrivée allait mettre fin à des habitudes néfastes pour le club et dont certains en ont beaucoup profité. Vous savez lorsque vous êtes à l´intérieur de ce club, vous vous apercevez qu´il y a plusieurs pôles de décision. Chaque personne a son petit pouvoir et s´en sert sans retenue.
Le Dr Messaoudi, malgré toute sa volonté, ne pouvait être au four et au moulin. Derrière lui nombreux étaient ceux qui faisaient ce qu´ils voulaient sans que lui s´en aperçoive.
C´est Rachid Maârif qui a été le premier à prendre contact avec moi. Il m´a fait savoir qu´il souhaitait voir la section repartir sur de nouvelles bases et qu´il avait pensé à moi. Je lui ai fait part de l´honneur qu´il me faisait en me proposant la section, cependant j´ai ajouté que si mon retour devait s´effectuer, il devait être précédé de certaines conditions.
Celle par exemple qu´il me revenait de choisir moi-même les hommes qui allaient travailler avec moi. J´ai également demandé à connaître la situation réelle qui prévalait dans la section. Sur ces deux points, Rachid Maârif était entièrement d´accord avec mon raisonnement. Il m´a assuré de son soutien total et m´a demandé de retrousser les manches et de me lancer dans ma nouvelle mission.
Quelques jours plus tard, j´ai reçu un appel du Dr Messaoudi. Il voulait me voir. Je l´ai donc reçu chez moi. Il était accompagné de deux membres de l´association, à savoir Tafat et Boukerrou. A eux trois, j´ai répété le même discours que j´avais tenu à Maârif, à savoir que je me réservais le droit de choisir mon équipe dirigeante.
Absolument pas. Seulement, je leur ai dit qu´il était possible que j´en choisisse un ou deux. En tout cas, je leur ai bien expliqué qu´il n´était pas question que l´actuel bureau continue à exercer.
Il l´a acceptée.
Que l´on me donne la situation financière exacte de la section. A ce moment-là, Tafat m´a parlé de dettes à hauteur, environ, de 6 milliards de centimes. J´ai voulu aussi connaître la situation des joueurs car apparemment, ce n´était pas toujours la gaieté en leur sein. Bref, je n´ai rien demandé de plus que ce que veut savoir un nouveau venu à un poste de responsabilité. Nous nous sommes quittés et nous nous sommes revus quelques jours plus tard autour d´un dîner dans un restaurant. Le Dr Messaoudi m´a dit qu´il avait compris mon souci de me renseigner et qu´il était décidé à me confier la section. Depuis, je n´ai fait qu´attendre qu´on m´installe jusqu´à ce que tombe la décision de jeudi dernier.
Il l´a fait vendredi dernier. Il m´a confirmé qu´il n´avait pas assisté à la réunion et qu´il était désolé de ce qui s´était passé. Il m´a fait savoir que l´association allait se réunir le dimanche (hier, ndlr) et qu´elle allait confirmer mon arrivée à la présidence de la section.
Je me demande pourquoi il n´a pas fait appel à ces financiers lorsque la situation le commandait. Le résultat est que le Mouloudia est criblé de dettes. Et puis si je viens au MCA, je n´arrive pas les mains vides. Moi aussi j´ai des amis qui sont prêts à me soutenir dans mon action en apportant leur contribution financière.
Je vous ai dit que le drame que vit le Mouloudia est qu´il s´y passe toujours de nouvelles choses. Ce club dispose d´un effectif de joueurs de première valeur et s´il ne réussit pas à s´imposer c´est parce qu´il est mal géré. Pour ma part, si on venait à m´ignorer, je m´en retournerais à mes occupations. Je n´en ferais pas une maladie. Ce n´est pas moi qui suis allé quémandé un poste. On est venu me chercher et j´ai répondu oui parce qu´il s´agissait d´un club que j´ai toujours chéri. D´ailleurs, je vous le dis, je serai toujours à sa disposition lorsqu´on fera appel à moi.