L'Expression

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La machine à broyer des vies

Essadek G. est un jeune prévenu qui a reçu sur les phalanges… qui avaient serré quelques jours plus tôt un joint offert à un mineur!

Me Manel Mana était au rendez-vous de la salle «1» de la cour, pour une affaire de came, concernant Essadek G. un garçon poursuivi sur la base de l'article 13 de la loi 4-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants.
Un article qui est relativement «doux» par rapport au terrible et «fumant» article 17 portant, svp, et excuser du peu, commercialisation qui n'est pas, on s'en doute une histoire d'un joint fumé pour le plaisir, si plaisir il y a, à sniffer à l'aise de la sale et empoisonneuse came! L'avocate était soucieuse et réfléchissait s'il fallait plaider coupable ou résister inutilement à la terrible inculpation qui mène droit en taule pour une sacrée durée.
Accompagnée de sa fille, étudiante en droit, Me Mana concoctait déjà dans sa petite tête les contours d'une défense salvatrice. Elle sait, autant que tous les défenseurs, ce que risque son jeune client, un primaire pris comme un rat en pleine opération d'offre d'un joint à un mineur! Elle a su que le détenu, consciemment ou pas, venait de mettre la main dans la machine qui broyait...
Elle se remémore les articles de la «loi n° 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de produits psychotropes». L'article 13 dispose qu'«est punie d'un emprisonnement de 2ans à
10 ans et d'une amende de 10000 DA à 500000 DA...
La peine au tribunal a été de 2 ans d'emprisonnement ferme. Considérant que la quantité de poison trouvée en la possession de l'inculpé, était minime,
Me Mana décida d'interjeter appel. Le ministère public, lui, s'était satisfait de la sentence du tribunal! Le magistrat du tribunal a appliqué la loi 04-18 à la lettre. Il n'y a pas d'esprit! La came, c'est connu et reconnu que c'est un poison sans aucune circonstance atténuante! La peine y est ou pas!
D'ailleurs, tous les magistrats, qu'ils soient juges du siège ou parquetiers ne se posent aucune question de déontologie, ou de respect des droits de l'homme, sauf pour les inculpés malades, en cure ou tout simplement, en soins! Me Manel Mana, le défenseur de l'inculpé Essaddek G. aura trouvé une issue de sortie pour son client en plaidant... coupable-repenti! «Mon jeune client ne savait pas qu'en offrant un tout petit joint à son camarade de lycée, il se rendait coupable d'un grave délit. Maintenant qu'il le sait, il serait doublement coupable.
Coupable d'avoir refait le délit et coupable de n'avoir pas été digne de la confiance de la juge, et donc, de la justice!» a balancé la charmante avocate qui aura un oeil pour le jeune détenu, qui pleurait à chaudes larmes.
Il pleurait à déchirer des coeurs des plus insensibles qui soient. Le juge laissait faire, peut-être que les larmes seront plus incisives que l'emprisonnement! L'autopunition serait-elle le bon remède? Peut-être bien que oui, peut-être que non! «Vous ne vous êtes jamais dit et demandé ce que représente la drogue pour des jeunes? Avez-vous regretté votre geste?», questionne le magistrat visiblement magnanime, car au tribunal, l'indulgence était restée dans la salle des délibérations et le couperet est finalement tombé sur la nuque de Essaddek qui, aujourd'hui, se lamente sur son triste sort et franchement il y avait de quoi!
La composition pénale se retire un instant pour délibérer sur ce dossier et revient avec une sentence indulgente, permettant au jeune détenu de retrouver les siens, le soir-même de son second jugement!

De Quoi j'me Mêle

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