L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

4E FOIRE NATIONALE DU LIVRE

Des prix... fous!

En principe, une foire doit arriver à satisfaire tout le monde. Mais...

La variété des livres exposés est par trop alléchante. Du roman policier à l´encyclopédie, le livre garnit des dizaines de stands. On est là à se rincer l´oeil, car acquérir plus d´un livre peut nuire au portefeuille.
Il est vrai que l´initiative d´organiser un salon d´exposition-vente est fort louable, mais la production nationale se signale surtout par une forte hausse des prix affichés.
Certes, on peut recenser une variété de livres se rapportant à chaque catégorie de lectorat, mais reste les prix (très) peu attractifs affichés par cette quatrième édition de la foire du livre.
Ainsi pour l´enfant, le choix dépasse les attentes car, on peut déjà reconnaître un fort investissement de la part de l´éditeur dans ce domaine, où des titres en français, arabe, et anglais se côtoient.
Ainsi, l´embarras du choix est de mise. Les histoires bien faites, accompagnées de messages iconiques attirent cette clientèle ciblée que sont les enfants scolarisés. Mais le hic, c´est qu´en ouvrant la première page, on la referme immédiatement car «avec un crayon» les prix inscrits vous assoment. Là, une question se pose: a-t-on pensé vendre ou s´agit-il uniquement d´une exposition dans le sens premier du terme?
De toute manière «ces chérubins» sont rentrés bredouilles et les pères impuissants. Quant au roman littéraire, la gamme exposée est riche. Des auteurs anciens et contemporains ont été réédités et s´exposent au regard des amoureux de la lecture.
Les étudiants, le simple lecteur préférant l´écrit à l´image «papillonnent» à travers les stands. Là aussi, on ne peut satisfaire son désir d´achat.
Un simple ouvrage de Victor Hugo, de Musset, de Kateb ou de Mimouni... coûte le prix d´un médicament sur ordonnance. Cet étudiant regrette d´avoir mis les pieds dans ce palais.
L´amertume supplante l´amour du savoir, on rebrousse chemin. «Je préfère ne pas revenir ici», dira ce jeune étudiant en lettres arabes à l´université d´Alger. «Comment se cultiver avec ces prix?» renchérit un autre. «On est loin des vraies foires du livre des années 80», indiquera un maître assistant.
En effet, l´acquisition d´un seul livre demande énormément de réflexion, car investir dans l´achat de trois romans d´un auteur classique équivaut à rester sans manger durant trois mois. «Cette foire du livre n´est pas destinée à vendre mais c´est une guerre de publicité qui ne dit pas son nom» ne cessent de répéter un groupe d´enseignants.
Entre chaque stand de romans ou de livres pour enfants, le livre dit spécialisé est de bonne facture. 700 DA un recueil Hanotaux. Qui dit mieux? La Bataille d´Alger de Yacef Saâdi 1800 DA. Qui peut l´acquérir?
Pour l´encyclopédie, il vaut mieux ne pas en parler... Même les institutions de l´Etat ont été amenées à dire qu´il est impossible d´acheter car entre le voeu et le prix, on reste perplexe. Cette foire du livre reste bien évidemment «une foire» où tout le monde se croise et où la frustration est encore le fait le mieux partagé avec cet arrière-goût d´inachevé.
Pourtant, la notion de faire est connue, mais chez nous, elle reste virtuelle et ne profite qu´aux nantis.
Le livre, ce «fidèle ami» comme on nous l´a appris, est devenu cette «chose» inaccessible. C´est le savoir qui est pénalisé et au-delà, toute la culture.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours