Diversité, partage et spiritualité

De la musique soufie à l´Opéra, il n´y a qu´un pas. Et c´est parce qu´ elle parle à l´âme qu´elle transcende les frontières. «La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie», disait L.v. Beethoven. C´est dans ce sens de l´élévation spirituelle qu´a été créé le Festival des musiques sacrées du monde qui boucle cette année sa 9e édition du 30 au 3 octobre à Dijon (France).
Placé sous le signe «Comme un hymne à la joie, le voyage en humanité» ce festival présidé par Jacques Chancel a bénéficié, dès sa création et à titre exceptionnel à deux reprises, du patronage de l´Unesco pour les dimensions nationales et internationales qu´il porte en lui et pour sa contribution à la valorisation du patrimoine immatériel de l´humanité. L´invité d´honneur de cette grandiose manifestation est la sublime Barbara Hendricks à la voix céleste. On ne présente plus Barbara Hendricks, soprano universellement célébrée, dont les récitals sont rares et précieux. Un concert de l´immense Barbara est toujours un moment d´une grâce et d´une beauté inoubliables. Accompagnée du pianiste Love Derwinger, elle interprètera Le Voyage d´hiver, chef-d´oeuvre absolu de Franz Schubert. La cantatrice donnera, lors de cet événement, deux concerts exceptionnels, d´abord à la soirée inaugurale, à la cathédrale St Bénigne puis le 1er octobre à Hospices de Beaune. Il s´agit de concerts humanitaires en faveur de trois actions remarquables que le comité d´éthique de la «charte des rencontres et musiques sacrées du monde» a souhaité mettre en valeur, dont la fondation Barbara Hendricks pour la paix et la réconciliation.
Aussi, outre Barbara Hendricks, un autre invité de marque rehaussera de sa présence cet événement de taille avec ses calligraphies d´amour dédiées à Baghdad. Il s´agit du calligraphe irakien, Hassan Massoudy, dont il sera question de rendre un pieux hommage. Aussi cette 9e édition se présente, nous souligne-t-on, «comme un hymne à la joie (qui) s´est préparée tout en douceur pour vous ouvrir les portes d´une côte d´or, lumière et saveurs».
Des artistes talentueux et des conférenciers assureront de riches échanges artistiques et culturels durant ce festival qui nous apprend-on, se consacrera à «faire voyager les spectateurs vers le meilleur de notre humanité commune. Un chemin éclairé par des hommes et des femmes pacifistes, apôtres de la non-violence. Des êtres humains qui ont tracé leur route et illuminé l´horizon commun d´une vision de paix. Tels sont aussi les chemins de Barbara Hendricks et Hassan Massoudy, artistes talentueux auxquels le festival rend hommage cette année.» Parmi ces artistes, on peut citer un octuor de violoncelles, des pianistes de renom et Kâshî, un spectacle pour faire rayonner les «Lumières de l´Inde» Ainsi, le Festival international des musiques sacrées du monde s´inscrit, dès son origine, dans les courants actuels en Europe et dans le monde qui privilégient l´ouverture entre cultures, traditions et spiritualités.
Aissawa, soufisme, malouf et autre musique andalouse, que de musiques traditionnelles ou savantes résolument mystiques dont l´objectif est de guérir nos âmes et nous rapprocher du Divin! Ici ou ailleurs, la musque parle, en effet, incontestablement à notre coeur et notre esprit. La musique dessine une nouvelle géographie dont seul le coeur connaît la route. Les volutes sensorielles de Barbara Hendricks épouseront allégrement les traits calligraphiques de notre artiste irakien pour assurer une belle harmonie à même de se transformer en une profonde prière. Car en effet: «Sans la musique, la vie serait une erreur», disait Friedrich Nietzsche.