FESTIVAL NATIONAL DU THÉÂTRE AMATEUR DE MOSTAGANEM 2009
«La réconciliation avec soi-même»
Ces amateurs nous conduisent à partir d’une expérience première, le miracle de la conscience, à fonder la primauté de l’esprit.
A la veille de la clôture de cette 42e édition du Festival national du théâtre amateur, organisée par le commissariat du festival en collaboration avec le ministère de la Culture, édition qui s´inscrit dans le cadre du Festival panafricain prévu du 5 au 25 juillet prochain à Alger et de la manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe», le doute s´installe dans le camp des quelques participants et l´optimisme pour les autres de grimper au-dessus du lot de cette énième édition. Mais la sentence du dernier jour est dure. Pour cette dernière journée des représentations en IN, les jeunes comédiens de la troupe Mesrah M´raya (le Théâtre du Miroir), participent avec une représentation intitulée Rissala inssane (Message de l´humain), écrit et mis en scène par Milat Salah Eddine. Dans cette représentation formant une sorte de somme métaphysique et spirituelle, ces jeunes comédiens de Mesrah M´raya (le Théâtre du Miroir) nous convient à une redécouverte de la nature profonde des choses et par là même à ce que nous sommes. Il nous conduit à partir d´une expérience première, le miracle de la conscience, à fonder la primauté de l´esprit, car le plus de l´intelligence ne peut sortir du moins de la matière. Cette «évidence éblouissante», en prouvant la conformité de l´intelligence humaine à son objet absolu, permet d´explorer les mystères pour éclairer ensuite les aspects principaux du monde humain en raison de l´unité de tout ce qui est. Cela permettra de dissiper les difficultés que l´homme, «surtout» moderne, peut éprouver au contact de l´exclusivisme nécessaire des formes révélées et de la marge humaine qui les obscurcit.
La première constatation, qui devrait s´imposer à l´homme quand il s´interroge sur son existence, c´est la primauté de ce miracle qu´est l´intelligence, ou la conscience ou la subjectivité, et par conséquent, l´incommensurabilité entre celles-ci et les objets matériels...Quant à la deuxième pièce intitulée Aroussa li Chibani de Badis Foudala et mise en scène par Sid Ahmed Kara, secondé par le premier metteur en scène de la gent féminine, Mme Nasma, elle est interprétée par une bande de jeunes comédiens dont la moyenne d´âge ne dépasse pas les 16 ans et qui sont la révélation de cette édition. L´histoire: un veuf, père de deux enfants, qui vit la solitude après le décès de sa défunte femme. Voulant refaire sa vie avec une jeune fille. Ses enfants s´y opposent...
Cet ennuyeux isolement, où Chibani se trouva délaissé, lui fut fatal. Il y avait dans sa famille une situation à la folie: elle s´aggrava en lui par ce penchant à la rêverie qui devient un besoin et une volupté pour son âme tendre chassée par mille dégoûts de la réalité qui l´entoure. Un jour que son esprit était parti pour un de ses capricieux défis, la folie prit dans sa tête la place libre...Après son remariage, les problèmes s´insurgent. Vu la différence d´âge, le conflit de génération est de mise. Ses enfants adorés délaissés et les souvenirs de sa défunte femme ressurgissent. C´est le premier moment de la douleur, la douleur muette qui refoule au fond du coeur les sanglots brisés et s´échappe çà et là en quelques mots brefs, irréguliers. Chibani n´a plus qu´une pensée: ne pas devenir fou! S´il devenait fou, que feraient ses enfants? Le sentiment du devoir fait de lui un miraculé; le dévouement vaincra son égoïsme et son ingratitude. Plus tard, par moments, la source des larmes se gonflera dans sa poitrine et débordera en angoisses violentes. L´objectif de ce travail théâtral est de réconcilier l´individu avec son passé dans son intégrité et dans son intégralité, sans tabou et avec courage, celui dans lequel chacun se retrouvera. Il ne s´agit pas non plus de connaître seulement les faits mais aussi leurs effets sur les comportements, sans simplisme grossier, sans verser dans les visions dualistes qui désignent les bons et les méchants pour solde de tout compte.
En effet, il n´y a ni victime ni coupable. Cela va dans le sens de nos devoirs de mémoire et de gratitude vis-à-vis de soi- même avant tout, et son prochain surtout.