PROJECTION DE L’AFRIQUE, DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE, DE LAMINE MERBAH
L’Algérie, grand soutien de l’Afrique
Le film a été réalisé dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain et monté l’après-midi même de la projection dans la hâte...
La salle Cosmos a abrité vendredi dernier l´avant-première du documentaire L´Afrique, des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah, un documentaire d´une heure quinze minutes réalisé dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain.
Le film retrace l´histoire du mouvement de libération des peuples africains et du rôle déterminant qu´à joué l´Algérie dans le système de leur libération, comme l´a souligné le président Nelson Mandela dans le film: «Je suis le premier Sud- Africain à avoir été entraîné aux armes en Algérie. Quand je suis rentré dans mon pays pour affronter l´Apartheid, je me suis senti plus fort.» Un peu plus loin, dira le président Ahmed Ben Bella: «Du coup quand on rentrait en guerre avec un pays africain, c´est avec l´Algérie qu´on se sentait confronté.»
Le documentaire raconte l´histoire du dépeçage et du pillage du continent africain, berceau de l´humanité, par l´impérialisme occidental en remontant à la fin de la période médiévale coïncidant avec la naissance du pré-capitalisme.
Un rapport de «prédation» s´établit quand le continent africain rencontre le continent européen, lequel était en plein boom sur le plan économique. Aussi, les Européens allaient être confrontés au problème du manque de main-d´oeuvre et c´est ainsi qu´ils vont «importer» des esclaves pendant quatre siècles, période appelée également celle de la traite des Noirs.
Le film fait état également de l´enrôlement par la force des indigènes dans le rang des armées coloniales. Pour M.Merbah «contrairement au discours développé actuellement, l´Europe ne doit pas aider l´Afrique, mais c´est l´Europe qui est endettée par cinq siècles de prédation et demeure redevable du plus grand nombre de cadavres que l´humanité ait connus», a-t-il souligné. Présente à cette avant-première, la ministre de la Culture au micro de la télévision déclare ceci: «Ce film documentaire montre l´histoire des souffrances aiguës qu´ont endurées le continent noir et les peuples africains pour se débarrasser du joug colonial, de l´apartheid et de l´esclavage, aussi des mouvements de libération et le rôle prépondérant qu´a joué l´Algérie dans la libération du continent noir. C´est un film important, car formateur, d´autant plus pour les jeunes, et une véritable affirmation pour la personnalité africaine. Cela prouve que les Africains n´ont compté que sur eux-mêmes. Il faut en être fier. C´est une page d´histoire importante. Je ne pouvais organiser un deuxième festival culturel panafricain sans programmer ce genre de films.». L´Algérie et les mouvements de libération, de Ramadan Soulemane est un autre film documentaire abordant le même sujet (projeté hier).
Riche en documents d´histoire, le film de Lamine Merbah a bénéficié de l´apport d´archives de l´Entv et de l´INA de France. Coréalisé avec Ali Beloud, le film a nécessité quatre mois de travail. Y sont injectées des images de l´ouverture du Panaf 2009, dans les rues d´Alger.
Un film faut-il le préciser, terminé on peut le dire en catastrophe, d´où ces problèmes techniques qui ont surgi lors de la projection.
«Cette image de l´Algérie africaine et de l´Algérie catalyseur des mouvements de libération, a été totalement occultée au cours de ces deux dernières décennies de tragédie, c´est dommage. Cette histoire est à rappeler» dira le réalisateur Mama Keita, auteur du film, L´absence notamment. Le film de Merbah se referme joliment avec l´image de Mama Africa, Miriam Makéba interprétant en 1996, Ana houra fi Eldjazair.