PROJECTION DU FILM IRANIEN ROUTE SANS ISSUE
Le cinéma au service de la politique
Le film iranien présenté mardi soir à Alger aborde subrepticement la question du nucléaire au Moyen-Orient.
Le film iranien, Route sans issue, programmé dans le cadre de la Semaine culturelle de la province d´Ispahan à Alger, avait été projeté, avant-hier, à la salle d´Ibn Zeydoun de Riad El Feth, juste après la diffusion d´un documentaire d´une trentaine de minutes, présentant la ville d´Ispahan, intitulé: Les ombrages de la ville. Inspiré d´une histoire véridique, Route sans issue revient sur la question de l´espionnage et du contre-espionnage. Le film aborde aussi la question du nucléaire au Moyen-Orient. La quarantaine, Michel est un auteur libanais qui jouit d´une grande notoriété. Il part souvent au Liban mais il réside en Iran. Alors qu´il croyait sa jeune femme, Aïda, morte dans un accident, il découvre qu´elle a été kidnappée par un groupe mafieux qui est finalement, le Mossad, le service de renseignements israélien. Michel se retrouve, de force, employé par les agents du Mossad. Ces derniers le chargent de transporter une valise en Iran et Michel obtempère dans l´espoir de revoir sa femme, Aïda. Cependant, Michel est suivi de près par les services de renseignements libanais, au courant de cette affaire depuis quelque temps déjà. Il récupère la valise dans laquelle se trouve une bombe nucléaire. L´histoire devient de plus en plus complexe. Plusieurs groupes et factions interviennent, dont le Mossad qui veut récupérer la bombe et obliger l´écrivain à la prendre en Iran, les services de renseignements libanais et le Hezbollah. Au fil des scènes, on découvre qu´il s´agit d´un complot dans lequel le père de Aïda et son associé, le docteur Elie, tous deux travaillant avec les services du Mossad, sont impliqués. Avec une trame policière et une histoire d´amour en filigrane, Route sans issue n´est pas dépourvu de connotations politiques. Bien au contraire! Cette fiction est avant tout, une fiction politique et une oeuvre d´une brûlante actualité. En effet, Route sans issue nous renvoie directement à cette houleuse polémique sur le nucléaire au Moyen-Orient. Revenant sur la question de la détention de l´arme nucléaire par Israël, ce film est une sorte de réponse à la pression occidentale quant au programme nucléaire iranien. Quelques scènes du film sont parfois incompréhensibles et difficiles à interpréter. Le réalisateur, Montaza Atash Zamzam, fera savoir au cours d´un point de presse improvisé, qu´il s´agissait initialement d´une série avec une dizaine d´épisodes dont a été tiré le film. La série en question a déjà été diffusée sur la chaîne locale d´Ispahan et sur la chaîne nationale iranienne. Produit par la télévision locale iranienne d´Ispahan, pratiquement tous les comédiens qui y jouent sont des Libanais. «Route sans issue est le fruit d´une collaboration et d´échanges culturels entre l´Iran et le Liban», a-t-il expliqué tout en émettant le souhait de travailler avec des cinéastes algériens, qui étaient d´ailleurs absents lors de cette projection. Le réalisateur escompte également participer à l´élaboration des projets cinématographiques qui seront mis au point en commun. Malgré la censure qui frappe souvent certains cinéastes et artistes iraniens, l´industrie cinématographique est plus que florissante, «En Iran on produit près de 300 films et près de 600 séries chaque annnée...», précise-t-il.