THÉÂTRE DE VERDURE
Malika Mokeddem présente son roman
L´écrivaine algérienne, installée en France, Malika Mokeddem, présentera aujourd´hui, au Théâtre de Verdure, à Alger, son dernier roman autobiographique, Mes hommes. Edité en 2005, aux éditions Grasset, le roman a été réédité en Algérie par la Maison d´édition Sédia.
Dans Mes hommes, un roman de 221 pages, l´auteur revient sur sa propre vie, sa propre histoire. C´est l´histoire de son enfance, son adolescence et bien plus. En somme, Malika Mokeddem revient sur la longue liste des hommes qu´elle a connus, durant toute sa vie.
Le premier homme, c´est bien son père. De ce dernier, elle ne dresse pas tout à fait un tableau reluisant. A l´instar de tout Algérien (?), il préfère les garçons, aux filles. «Mon père, mon premier homme, c´est par toi que j´ai appris à mesurer l´amour à l´aune des blessures et des manques. A partir de quel âge le ravage des mots? Je traque les images de la prime enfance. Des paroles resurgissent, dessinent un passé noir et blanc. C´est très tôt. Trop tôt. Dès la sensation confuse d´avant la réflexion. Avant même que je sache m´exprimer. Quand le langage entreprend de saigner l´innocence. Du tranchant des mots, il incruste à jamais ses élancements. Après, dans la vie, on fait avec ou contre» écrit-elle dans le premier chapitre, La première absence, de son roman.
A la lecture de Mes hommes, on a ce pressentiment que l´auteur fait le procès de son géniteur. On se dit même qu´elle lui en veut à mourir, tellement le roman est écrit avec colère et rage. Parfois, on a cette impression que toute la haine de l´écrivaine se dirige vers ce père qui l´a, et pour longtemps, réprimé. Néanmoins, l´auteur s´en défend. «Ce n´est pas du tout cela. La haine, c´est trop dire. Ce que je ressens envers ce père est plutôt la colère et le dépit. Ce sentiment, je l´éprouvais quand j´étais encore petite. J´étais rebelle. Je refusais l´injustice sous toutes ses formes. Je refusais l´insoumission. Je méprisais cette obéissance aveugle des femmes. Mais aujourd´hui, tout en demeurant la même, j´ai réussi quand même à le comprendre. Mon père ne répondait, en effet, qu´à ce que lui dicte sa société» a souligné l´auteur. Il convient de noter, enfin, que Malika Mokeddem animera aujourd´hui, à 11h, au Théâtre de Verdure, une conférence de presse au cours de laquelle elle aura à débattre de son livre. Une conférence-débat sera animée, ce mercredi, à la Médiathèque des Asphodèles, à Ben Aknoun. Elle s´inscrit dans le cadre de la série de conférences Les mercredis du verbe, initiée par l´Etablissement Arts et Culture d´Alger.