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RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE BÉJAÏA

Zoom court sur le monde

Des regards et des sensibilités diverses à même de témoigner du présent et donc du passé mémoriel du monde dans lequel nous vivons...

Lundi 29 juin. Deuxième journée des rencontres, une journée marquée par la projection de courts métrages. Honneur aux jeunes. Des réalisateurs en herbe bourrés de talent. Dans une ambiance détendue et bon enfant, il sera question d´apprécier pêle-mêle, Obsessions de Mokrane Mariche réalisé dans le cadre de la Femis, mais aussi Baloon de Abdelkader Insaad et Les baies d´Alger de Hassan Ferhani. Celui-ci aura été beaucoup applaudi et suscité rire, et remarques pertinentes ; car en effet, ce film réalisé dans le cadre du projet Bledi In Progress avec le concours de Katia Kameli, jeune artiste vidéaste, est une belle et originale fresque humaine qui témoigne de la réalité sociale de l´Algérie d´aujourd´hui.
Un intéressant témoignage et un excellent baromètre mémoriel de notre époque. Il faut noter que ces films ont été tous réalisés dans le cadre d´ateliers. Ceci dénote, en effet, l´utilité capitale de ces ateliers de formation. On pourra citer quelques-uns, à titre d´exemple, l´atelier «réalisation» encadré par Mehdi Ait-Kacimi qui est responsable de la communication et du développement de l´Ecole nationale supérieure Louis-Lumière. Aux cotés de Amina Djahnine, son travail à Béjaïa consiste à inculquer aux stagiaires les mots clés et autres découpages techniques essentiels dans la réalisation d´un film. Guillaume Bachy et Yann Goupil sont tous deux animateurs de l´atelier «de l´idée à l´image». Avec les animateurs de ciné-clubs, ils s´emploient à dispenser le goût, les outils tout en sondant, avec le concours de l´ensemble, les possibilités et les voix à prendre pour bien présenter un film, que ce soit un long ou un court. Des courts métrages, il y en aura encore d´autres dans la soirée du lundi avec la projection de nombreux films du Maghreb (Maroc, Tunisie et Algérie). Des films qui ont su révéler les compétences et les sensibilités de chacun. On pourra relever 1, 2, 3 Soleil, de la jeune Imen Nafti. Dans un monde où des guerres ne cessent d´éclater et où la mort est le pain quotidien de beaucoup de peuples, les enfants ne peuvent plus s´adonner à leurs jeux...ce film à été réalisé, nous indique-t-on avec le concours de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs qui existe depuis 1961. Aujourd´hui, elle compte plus de 200 adhérents, oeuvrant dans 16 clubs, répartis sur tout le territoire tunisien. Elle assure leur formation, leur encadrement et met à leur disposition les moyens pour réaliser leur film. Une fédération qui permet ainsi de prendre objectivement la température sociopolitique en Tunisie. Cela se veut un fixateur de cette «mé-moire» très chère aux organisateurs dont la journée du mardi a été riche, axant cette fois son programme sur des films documentaires. Cette carte blanche à Douarnenez a été un véritable réceptacle, en émotion, servant à dévoiler la mémoire de trois pays arabes. Réalisateur algérien né à Tizi Ouzou et vivant en Italie, cet éducateur, passionné par l´écriture et l´image, a présenté en avant-première son film Instantané de Baghdad occupé. Dans ce film tourné entre janvier et août 2004, le réalisateur porte un regard tendre sur ces Irakiens qui «sont comme nous, vivent et veulent s´amuser et survivre à la guerre.» Hommes, femmes, que ce soit imam ou intellectuels, enfants, le film brosse le portrait de cette ville qui apprend à revivre, notamment par la culture, en tournant une nouvelle page de son histoire. Ses habitants rencontrés au fil du voyage témoignent.
La colère contre Saddam est tangible autant que contre l´occupant américain. Le film évoque la dictature de Saddam via sa politique ayant réduit la culture à néant. Un peu naïf tout de même, le film est un peu submergé par la musique qui domine les images. Cela reste toutefois un film assez intéressant à voir. D´une durée de 28 minutes le film de Nassim Amaouche, intitulé Quelques miettes pour les oiseaux surprend. Se retrouvant en Jordanie, du côté de la frontière jordano-irakienne, Nassim décide de filmer ces «à- côtés» que d´aucuns oublient d´y jeter un oeil. On ignore même leur existence. Un petit bar, des entraîneuses, des hommes qui vendent des jerricans de mazout au bord de la route. Lorsque la police arrive, hommes et femmes se disputent comme une volée d´oiseaux traqués. Un paradoxe. Des hommes font du trafic de la moindre goutte de carburant à coté de ce grand trafic de pétrole qui se déroule à coté. De la poésie combinée au politique. Un film hélas, mal diffusé. L´image, à peine perceptible, à cause d´un voile d´obscurité. Un autre problème technique émaillera aussi la diffusion du film de Karim Metref qui a dû procéder au remplacement de son DVD sous-titré en français par un autre en langue italienne ! Enfin, la soirée, riche en émotion, fut clôturée par le film du Libanais Maher Abi Samra qui a réussi une belle immersion dans la vie de ces Palestiniens qui vivent enfermés sur eux-mêmes. Dans Rond-point Chatila, le réalisateur montre des fragments de vie saisie dans un espace délimité: les 150 mètres de la rue principale du camp, ainsi que le premier étage de l´hôpital de Ghaza. Le documentaire y a capté l´ennui et l´attente de ces gens. Un film qu´on aurait aimé voir jusqu´au bout si ce n´est encore cette panne technique. Autre point essentiel de ces rencontres est cet atelier destiné aux professeurs cinéphiles, qui, depuis hier, sont bien pris en main afin de les initier à la beauté et la magie du cinéma qu´ils auront la tâche de transmettre ensuite à leurs élèves. To be continued...

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