L'Expression

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Economie de la connaissance, production culturelle, industrie pharmaceutique, agriculture…

Une inflation de forums

Ces dernières années, ce ne sont pas les forums, salons, expositions ou assises qui ont manqué. Ils étaient servis à toutes les sauces. Mais leurs résultats ont été renvoyés aux calendes grecques.

Le 12 décembre 2019. Le président Tebboune arrive au pouvoir. Il ne fait pas face à des ruines, mais la situation est peu reluisante. Il hérite d'un pays miné par les crises. À la politique, il faut y ajouter une économie en berne. Il était donc face à un double défi. Pour parer à l'urgence, il choisit de nommer un gouvernement de technocrates, composé en grande partie d'experts connus et reconnus. Pendant qu'il s'occupe du vaste chantier des réformes politiques, il confie à l'Exécutif la lourde tâche de relancer la machine économique. À peine installé, Djerad et son gouvernement font face à une pandémie qui confine la planète entière. La Terre s'arrête de tourner. Tout est relégué au second plan pendant presque une année. Quand le monde commence à se réveiller, on compte les morts. Ils se déclinent en personnes, entreprises et emplois. L'Algérie, qui, sur le plan sanitaire s'en sort mieux que beaucoup de pays, n'échappe toutefois, pas aux graves retombées économiques. La crise s'accentue. Le gouvernement doit réagir.
Les grandes ambitions
Après une année perdue ou de sursis, c'est selon l'interprétation de chacun, il faut entamer une «opération commando». Cela afin de créer de la richesse et sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Les «cibles» ont, elles, été identifiées tout au long de la dure année vécue sous le signe de la Covid-19. Cet ennemi invisible ayant «contraint» certains secteurs à une grande révolution. Les points forts de nos entreprises ainsi que la ressource humaine ont éclôt. Des leçons ont été tirées. Les priorités sont désormais claires. Il faut miser sur l'économie de la connaissance, l'industrie pharmaceutique, l'agriculture et à un degré moindre la production culturelle et les énergies renouvelables. Mais comment faire sortir de ces secteurs de la richesse et des emplois? C'est là où se situe le grand
défi! Après un tour de chauffe, qui aura permis de mettre en place les bases juridiques, le gouvernement reprend une vieille recette qui a montré ses limites dans le contexte algérien. Ces dernières semaines ont sonné comme le retour en force des grandes rencontres économiques. Tout a commencé avec le plus imposant d'entre eux, en l'occurrence celui des Assises nationales sur l'économie de la connaissance. Un événement grandiose qui a regroupé pendant deux jours, principalement des acteurs nationaux et internationaux du numérique. Aujourd'hui au CIC, doit se tenir une autre rencontre du même genre. Sous le thème, «l'investissement, levier de la croissance agricole et agroalimentaire», elle traitera des opportunités économiques qu'offre ce secteur.
Le Spoutnik V comme indicateur...
Il est question d'une conférence sur la transition énergétique durable et innovante. Quelques jours avant, c'est l'économie culturelle qui a eu droit à sa rencontre. Un évènement plus «discret» mais d'une aussi grande importance. D'ailleurs, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a mis en avant le fait que ce secteur pouvait rapporter des millions de dollars au pays. Au passage, il a affiché les ambitions de son gouvernement de créer des villes cinématographiques, des Hollywood algériens qui doivent faire face à des Silicon Valley  «made in Bladi». De grandes ambitions qui ont été confirmées, samedi dernier, lors d'un forum sur l'industrie pharmaceutique. Le ministre en charge de ce secteur, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a soutenu que l'objectif à court terme était d'arriver à la production locale de 70% de nos besoins en médicaments. «Un moyen de diminuer la facture des importations et aller vers l'exportation d'autres produits», a-t-il affirmé affichant clairement son «appétit». Mais l'Algérie peut-elle réellement relever ces défis? La question a été débattue de long en large durant toutes ces rencontres. Les participants sont unanimes à dire que nous pouvons facilement le faire. Des recommandations ont ainsi été énoncées, à la fin de ces riches débats, afin d'atteindre au plus vite les objectifs tracés. Une belle carte postale et de belles promesses qui laissent, cependant, sceptiques plus d'un. Car, beaucoup ont l'amère impression d'un déjà-vu. Car, durant ces dernières années, ce ne sont pas les forums, salons, expositions ou assises qui ont manqué. Ils étaient servis à toutes les sauces. De grandes études y ont été menées, de grands débats ont «accouché» de feuilles de route, mais elles se sont perdues en chemin. Certains intrus, qui continuent à squatter ce genre d'évènements, y sont pour beaucoup. Il y avait alors aussi la bureaucratie et l'absence d'une volonté politique réelle d'adopter de nouvelles règles. En fait, la pérennisation est notre plus grand défaut. Que ce soit les projets ou les résultats de rencontres de ce genre, ils finissent rangés dans un bureau sous une pile d'autres dossiers, dont certains auraient pu changer le cours de l'Algérie. Aujourd'hui, l'espoir est-il permis avec la nouvelle Algérie? La concrétisation du projet,
Spoutnik V à l'accent algérien, sera un bon indicateur. 

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