L'Expression

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Des choix et des questions

A chaque nouvelle élection, on ressort la même litanie de la peur de la fraude. En adressant une instruction aux instances et autorités concernées par le scrutin du 17 mai prochain, le président de la République prend les devants pour déminer un terrain devenu vaseux. Ce n´est pas tant l´instruction en elle -même que le contexte dans laquelle elle intervient qui est intéressant: celui d´un énième amendement de la loi électorale, donnant plus de pouvoir aux représentants dûment habilités des partis et des candidats à l´effet de surveiller les bureaux de vote et d´assister au dépouillement des bulletins ainsi qu´au décompte des voix.
Après tant de garde-fous, il est vrai que si fraude il y a, les candidats n´auront qu´à s´en prendre qu´à eux-mêmes.
En revanche, ce qui a attiré l´attention des observateurs a trait aux rumeurs sur les quotas attribués à l´avance, rumeur qui enlève toute sa crédibilité au scrutin, d´autant plus que des partis qui ont pignon sur rue, et non moins des moindres, ont fait état de scores égaux à 30% des suffrages exprimés. Une telle exactitude ne peut avoir qu´une signification: on leur a fait des promesses dans ce sens. Sauf à considérer que ces partis sont en possession de sondages réalisés en catimini et qui n´ont pas été rendus publics.
Connaissant la valeur performative des sondages, et leur impact sur les intentions de vote des électeurs, on peut dire que cet instrument d´évaluation est une arme à double tranchant, puisque d´un côté, il peut devenir un objet de manipulation, et de l´autre, induire un choix par ricochet, sinon conditionner les mentalités et préparer le terrain à une victoire annoncée. L´exemple de la présidentielle française est là pour confirmer ces dires, amenant un candidat, d´habitude proche du pouvoir, François Bayrou pour ne pas le nommer, à dénoncer la collusion entre certains candidats et les grands groupes de médias (TF1 et les instituts de sondage). On n´en est pas encore là en Algérie, mais cela n´empêche pas les acteurs politiques d´avoir les mêmes réflexes et de chercher à peser sur l´issue du scrutin en distillant leur analyse, qui peut s´avérer, en fin de compte, partie prenante du choix des électeurs.
La campagne électorale est faite pour ça. Les partis et les candidats sont en droit de faire leur promotion par tous moyens légaux, et c´est le rôle du chef de l´Etat de mettre en garde les autorités et les instances afin de rester neutres pour assurer au scrutin législatif toute sa crédibilité et toute sa sérénité, pour respecter les choix de la volonté populaire.

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