La technologie au service du droit
Incroyable mais vrai! Finis les coups de filet «bidon». Ceux-là mêmes qui étaient destinés à tromper, à amuser la galerie, faire diversion, alors que les véritables produits de contrebande, des trafiquants jouissant de soutien des pontes du système, ou qui arrosaient à tour de bras tout ce qui gravitait aux alentours, passaient comme une lettre à la poste.
Le coup de filet intervenu ce mardi au port d´Alger est venu confirmer que les récentes déclarations de Sid-Ali Lebib, patron des Douanes algériennes relatives à la nécessaire lutte contre la corruption au sein de ce corps, n´était pas une simple profession de foi. Les changements intervenus à différents niveaux de responsabilité, alliés à une technologie de pointe mise au service des douaniers algériens, vient de porter ses premiers et éclatants fruits. La prise de ce mardi est historique à tous points de vue. Elle confirme que l´ère de l´impunité et de la corruption tous azimuts n´est plus de mise, même si le chemin reste long vers l´instauration d´un véritable Etat de droit.
Le scanner du port, tant décrié pour de fausses et irrecevables raisons, s´avère être une véritable bénédiction tombée du ciel. Sans lui, les douaniers, aussi compétents et efficaces qu´ils soient, n´avaient que très peu de chances de s´apercevoir que ces trois containers recelaient des produits pyrotechniques à la place des produits de beauté et d´hygiène corporelle annoncés par l´importateur. Le plan a fini par être déjoué. Sans doute entendrons-nous encore parler de nombreuses autres prises un peu partout au niveau des ports et aéroports du pays. Or, cela ne suffit pas. Les mailles de ce filet, loin d´être parfaites, laissent quand même échapper des quantités plus ou moins importantes.
Les contrôles en aval, quant à eux, ne suivent pas toujours la dynamique. Pour s´en convaincre, il n´est que de faire un tour du côté des marchés populaires de la capitale ou d´autres villes et villages du pays où les pétards, depuis quelques jours déjà, côtoient allègrement les légumes, le pain, les vêtements, les cigarettes d´origine et de fabrication douteuses, et autres marchandises alimentant allègrement le marché parallèle algérien.
La dernière tripartite avait promis pourtant de s´y attaquer. N´est-il pas temps de s´en occuper au lieu de laisser, seuls, les gardes frontières et les douanes, mener une guerre qu´ils ont très peu de chances de gagner s´ils restent seuls sur la ligne de front?