L'Expression

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Le désordre à l’algérienne

A moins d´un mois des dernières élections législatives, le commun des Algériens constate que son pays est gouverné par une drôle de coalition, constituée de deux partis en grande difficulté interne (le MSP et le RND) et d´un troisième (le PRA) qui a présenté des listes dans 48 wilayas, sans pour autant décrocher un seul siège. Le FLN, disposant d´une majorité plus que confortable à l´APN, mène une équipe, en apparence soudée, mais qui risque de se craqueler au rythme des soubresauts partisans de ses coalisés. La volonté de Benflis d´associer un maximum de formations politiques à la gestion des affaires de la République participe d´une démarche qui se veut généreuse. Cependant, elle intervient à un moment assez particulier pour les partis associés à cette même gestion. En effet, l´on se demande comment des formations politiques peuvent exercer le pouvoir alors qu´elles sortent amoindries par une aventure électorale qui ne leur a pas souri.
Cela dit, la configuration politique, plutôt inédite du pouvoir en Algérie, n´est pas le seul reproche qu´on puisse faire à la classe politique nationale. Celle-ci se singularise par une opposition dispersée entre des partis présents à l´APN (PT et MRN) et d´autres qui ne reconnaissent aucune légitimité au nouveau Parlement (RCD et FFS). Il faut convenir que cela fait désordre dans un pays, dont l´une des aspirations premières, à entendre les discours de la totalité des acteurs politiques, est de construire une démocratie digne de ce nom. Cette façon tiers-mondiste de pratiquer la politique en ces débuts de troisième millénaire, n´est pas pour donner de l´Algérie l´image d´une nation qui avance, bien au contraire. Le désintérêt que manifestent les Algériens à l´endroit des élections, tient dans le fait que la classe politique, avec sa diversité, n´est toujours pas arrivée à trouver un dénominateur commun sur la base duquel, on construirait cette sacro-sainte démocratie que tout un chacun désire.
Il se dégage une impression d´incompétence de la part de ces acteurs qui, au lieu de se réconcilier avec le peuple, se tirent dans les pattes et se chargent les uns les autres des plus graves accusations, sans tenir compte des conséquences de leurs propos. La société, quant à elle, observe ce manège et semble cautionner de moins en moins «les enfantillages» de l´opposition, comme elle n´accorde plus d´importance aux promesses sans lendemain d´un pouvoir qui se cherche encore. En fait, après la fracture entre le peuple et ses dirigeants au lendemain d´octobre 88, on assiste, ces dernières années, à une autre fracture: les Algériens ont coupé les ponts avec toute la classe politique.
Cependant, il n´est certainement pas trop tard pour remédier à cet état de fait, à condition que nos politiques, sans exception, prennent enfin conscience de leur responsabilité dans le chaos social et économique que vit l´ensemble de la nation.

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