L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

L’innocence d’une loi

Indubitablement, la rencontre personnelle entre les présidents Bouteflika et Chirac a suscité de réelles espérances quant à la conclusion d´un traité d´amitié et de coopération de nature à refonder un partenariat d´exception entre les deux pays pour peu qu´ils s´engagent, réellement et efficacement, à transcender de manière définitive les affrontements sanglants, les longues années de tensions, de malentendus et de rancoeurs qui les ont par trop nourris. C´était sans compter sur les forces occultes qui pèsent non seulement dans la société française, en général, mais également dans les arcanes des partis politiques et dont le discours revanchard réapparaît à chaque étape difficile que traversent les deux peuples dans leur relation controversée.
Un texte est venu, de façon anodine, sur les registres de l´Assemblée nationale française qui glorifiait en des termes avérés la colonisation, promise comme un « bienfait » dont auraient bénéficié, à leur corps défendant, les peuples assujettis. La loi du 23 février 2005 a fait d´autant plus scandale qu´elle exprimait un consensus de la classe politique et de la société civile, aveuglées un temps par leurs propres certitudes et une forme d´arrogance qui leur fait appréhender les peuples libérés de l´oppression coloniale comme des ...indigènes satisfaits de leur condition et éternellement redevables à la mère patrie de leur servitude.
A maintes reprises, des messages limpides ont été adressés par les partis politiques algériens, en particulier le FLN, les associations d´anciens moudjahidine, les ONG mais peine perdue. Montant au créneau, le président de la République qui, le premier, avait pointé du doigt le texte inique, avait explicitement signifié combien l´Algérie peut être et sera toujours sensible à la question de la mémoire. «Comment un Parlement peut glorifier une présence coloniale coupable de massacres contre un peuple tout entier?...Nous devons être vigilants à l´égard de ces lois qui sont loin d´être innocentes», déclarait le 3 juillet 2005 le chef de l´Etat avant d´estimer, un mois plus tard, que les Français « n´ont pas d´autre choix que de reconnaître qu´ils ont torturé, tué, exterminé de 1830 à 1962» et que leur objectif était ni plus ni moins «d´anéantir l´identité algérienne».
Ce couac prévisible dans le cheminement d´un traité qui n´est pas enterré mais renvoyé à des jours meilleurs, comme de coutume, donne du temps au temps et il faut espérer que le travail de mémoire soit à la hauteur des réelles aspirations et des grandes ambitions qui peuvent, réellement, sincèrement même, unir et pour toujours les peuples algérien et français, enfin affranchis du carcan de l´histoire biaisée ou falsifiée.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours