L’UE et sécurité énergétique
Insatiable consommatrice de gaz, l´Union européenne, dont la demande en matière énergétique est en progression exponentielle, recherche depuis des années à diversifier et à sécuriser ses approvisionnements en gaz et en pétrole. C´est dans ce contexte que la coopération dans le secteur énergétique entre l´Algérie et l´UE n´a cessé de prendre de l´ampleur ces dernières années, l´Algérie devenant le deuxième fournisseur de gaz de l´Europe des 25.
Cette tendance s´est confirmée ces dernières années tant par la construction de gazoducs, qui fournissent de grandes quantités du gaz algérien aux foyers européens, que par la prochaine mise en service de trois nouveaux gazoducs reliant le sud de la Méditerranée à l´Algérie dont le joyau sera sans doute le gazoduc transsaharien (Tsgp, fruit de la coopération algéro-nigériane) dont la mise en service est prévue en 2015, annonçait hier à Oran -où se tient la 5e conférence stratégique internationale sur les opportunités d´investissement en Algérie- le ministre de l´Energie et des Mines, Chakib Khelil. L´appoint du gaz nigérian viendra à point nommé pour l´Europe où l´on prévoit une nette baisse de production énergétique dans les 10 prochaines années.
Aussi, la présence du commissaire européen à l´Energie, Andris Piebalgs, à Oran, entre de plain-pied avec les opportunités qu´offre l´Afrique en général, l´Algérie en particulier, pour une denrée aujourd´hui vitale pour le développement de l´Europe. Le commissaire européen doit, à cet effet, signer un accord stratégique avec l´Algérie en vue, justement, de la sécurisation de l´approvisionnement de l´Europe en gaz. Dans ce cadre, il est mis au point un partenariat qui se veut exemplaire entre l´Algérie et l´Union européenne, dans la mesure où cette dernière veut construire un partenariat «fiable» et solide avec Alger.
L´Algérie, a aujourd´hui, les capacités de répondre aux demandes européennes et de leur ouvrir les perspectives d´une offre diversifiée comme vivement souhaité par les partenaires européens. Dès lors, les prochaines mises en service du gazoduc algéro-nigérian, (le transsaharien, d´une capacité de 20 à 30 milliards de m3, long de quelque 4128km dont 2310 en Algérie) du Medgaz devant relier l´Algérie à l´Espagne, par voie sous-marine, avec une capacité d´environ 10 milliards de m3, dont l´entrée en production est prévue pour 2009 et le Galsi, qui reliera l´Algérie à l´Italie, via la Sardaigne, d´une capacité équivalente à celle du Medgaz, qui entrera en production avant 2010, soulageront, à l´évidence, une Europe plus que jamais dépendante d´une production gazière extra-muros.
Aussi, l´Algérie a les moyens de devenir ce partenaire fiable, capable de sécuriser l´approvisionnement énergétique de l´Europe auquel appelle l´UE.
