Paradoxe
L´Algérie a célébré, récemment, la Journée mondiale et arabe de l´habitat et de l´urbanisme. Le slogan retenu pour la Journée mondiale est: «Les villes, source d´espoir» et pour la Journée arabe: «Logement: propriété, tranquillité, sécurité». Or, sur ce point, beaucoup de choses restent à faire en matière de construction et de logement et dans les deux cas de figure, il y a matière à disserter. Et paradoxe, ce sont deux concepts qui sont loin de trouver ancrage chez nous.
En effet, malgré les investissements énormes qui ont été consentis, la crise de logement continue d´être aiguë d´autant que les retards ne cessent d´être dénoncés quant à l´exécution du programme présidentiel. Le million de logements, initié dans le cadre du plan quinquennal, n´est pas près de voir le jour même si le pays est un vaste chantier à ciel ouvert au point que le béton ronge tous les espaces verts. Alors que les terres agricoles se rétrécissent comme des peaux de chagrin.
Cependant, la crise du logement est toujours aussi aiguë qu´omniprésente en dépit de l´existence de moyens financiers colossaux. De ce fait, le problème n´est pas d´ordre financier d´autant que dans la cagnotte consacrée au plan de consolidation de la croissance, une bonne partie est réservée au secteur du logement. En effet, le problème est organisationnel.
C´est-à-dire dans la conception et la réalisation. Et quand on connaît la rareté du foncier, l´autre épine coincée dans la gorge des promoteurs et des autorités, le problème est multiplié en exponentiel. Aussi, célébrer la Journée mondiale sous le slogan «Les villes, source d´espoir» sonne creux et constitue un paradoxe. Alors que célébrer la Journée arabe sous le slogan «Logement, propriété, tranquillité, sécurité» est une aberration que le simple citoyen refuse d´admettre. C´est lui faire prendre une vessie pour une lanterne. Des projets lancés en 2001 ne sont pas près d´être distribués, certains même pas lancés.
Au moment où certains arrivent à décrocher plusieurs appartements, d´autres sont en rade. Aussi, dans un souci d´équité et de sécurité, il y a beaucoup de choses à revoir, si ont veut réduire un tant soit peu la sempiternelle crise du logement.
Aujourd´hui où la rapidité pour atteindre un but compte beaucoup plus que les meilleures procédures, où personne n´a le temps d´attendre que le dernier de la classe soit enfin prêt...,il est temps de réagir. Et ce n´est pas la mise à niveau des entreprises qu´il faut inciter à aller de l´avant mais bien celle des mentalités...
Cela aussi est un autre paradoxe.