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Un fléau au Nigeria

Sinistre fatalité que celle qui affecte, depuis de nombreuses années, le géant nigérian où les enlèvements de masse sont devenus presque quotidiens et sombrent dans une inquiétante banalité. Depuis le kidnapping en 2014, dans un lycée, de plus de 276 jeunes filles à Chibok, par les terroristes de Boko Haram qui mérite amplement son appellation, le phénomène n'a cessé de prendre de l'ampleur, au grand désarroi d'une population qui vit dans la peur. Voici moins d'une semaine, on a appris le rapt de 250 élèves d'une école dans l'Etat de Kaduna, et mardi, c'est au tour de plusieurs autres dizaines d'adolescentes et d'adolescents d'être enlevés par des hommes armés, traditionnellement appelés «bandits» dans un pays qui ne parvient pas à mettre un terme au drame.
Le procédé est presque toujours le même.Les «bandits» débarquent à l'improviste, lourdement armés, saccagent les villages pris d'assaut, inspectant chacune des maisons et repartant avec leur butin humain, tout en laissant derrière eux d'innocentes victimes assassinées pour le seul plaisir de criminels endurcis. Parfois, l'arrivée des secours empêche que ne soient enlevés davantage de victimes mais le plus souvent les forfaits sont accomplis sans trop de risques pour les assaillants. Ainsi, la dernière tentative s'est soldée par le rapt d'une soixantaine de personnes, dont 32 jeunes filles et 29 jeunes gens. Leur sort est ensuite monnayé auprès des familles et, lorsqu'elles sont démunis, avec les autorités de l'Etat concerné, car l'objectif des groupes armés consiste à obtenir des rançons dont on suppose qu'elles contribuent par après au financement des activités les plus viles, notamment le terrorisme.
L'ancien président Buhari avait pris l'engagement solennel d'éradiquer le fléau, et son successeur, le président Tinubu reprend le flambeau sans qu'on sache si, réellement, le défi sera relevé. En attendant, les malheureuses populations, surtout celles qui se trouvent en zones rurales, vivent dans une crainte profonde et les assurances proférées par les autorités locales ne suffisent plus à apaiser leur angoisse. L'attaque de Kaduna contre une école a, en outre, porté un coup à l'action du président Tinubu qui fait de la scolarisation une priorité majeure de son programme, sachant que le Nigeria compte plus de 20 millions d'enfants non scolarisés. Elle constitue, selon le ministre de l'Education du Nigeria, Yusuf Tanko Sununu, «un pas en arrière majeur». Elle survient au moment où l'armée recherche activement les victimes de la précédente attaque à Kuriga. Ces deux derniers enlèvements de masse sont considérés comme les plus importants depuis trois ans, au moins. Le Nigeria n'a pas d'autre choix que d'éradiquer ce fléau.

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