L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Zaïmisme

La crise que traverse le mouvement El Islah renseigne sur l´état quelque peu délabré d´une classe politique qui, en une quinzaine d´années d´exercice, n´arrive toujours pas à se défaire du «zaïmisme» qui semble coller à l´ensemble des partis politiques. L´on aura en effet compris, à la lumière des conflits intra-partisans qui ont traversé l´expérience démocratique algérienne, que la totalité des mouvements de dissidence au sein des formations politiques ont pour origine, non pas un différend fondamental sur la ligne de conduite du parti, mais une simple contestation d´une prétendue gestion autoritaire dudit parti par son premier responsable. En effet, que ce soit au FFS, au tout début des années 90, au RCD qui s´est vidé de ses cadres, au PRA, Ennahda et aujourd´hui le mouvement El-Islah, (la liste est encore longue si l´on y inclut les petites formations), le même motif est avancé par les contestataires. Tous décrivent les fondateurs de leurs partis comme des personnes imbues, qui agissent comme si les formations politiques auxquelles ils ont participé à leur création étaient leurs propriétés. De véritables dictateurs en somme. A entendre les cadres protestataires, une bonne majorité des formations algériennes fonctionnent à l´image du parti unique où aucune voix discordante n´est tolérée par le chef. Ce constat est d´ailleurs partagé par nombre d´observateurs qui ne peuvent que confirmer cet état de fait, tellement la personnalité du leader est prédominante au sein des structures du mouvement. C´est donc cela l´image que donne d´elle, la scène politique nationale ces quinze dernières années. Mais la question qu´il faut se poser est de savoir si ce genre d´«accès de fièvre» que vivent les partis nationaux est incontournable et donc nécessaire, voire de bon augure pour la pratique politique en Algérie. La question mérite d´être soulevée, d´autant que dans l´histoire du pays, le «zaïmisme» passe pour une donne constante dans les stratégies des dirigeants, et ce, depuis les années 30. Faut-il rappeler, à ce propos, que la Révolution n´a vu le jour qu´après que de jeune militants du PPA se soient «rebellés» contre le zaïm qu´était Messali Hadj. Même si l´apport de ce dernier pour l´indépendance du pays est incontestable, il n´en demeure pas moins qu´il fallait historiquement se défaire de sa tutelle pour lancer la phase décisive pour la libération du pays. La comparaison entre les deux périodes historiques n´est peut-être pas très indiquée, mais l´on est tenté de dire que comme il fallait casser le carcan du «chef suprême» pour libérer le pays, il faudrait peut-être la même chose pour accéder à une démocratie véritable en ce troisième millénaire. Certes, ce ne sont pas les dissidents d´El Islah, à eux seuls, qui feront la différence, mais de tels soubresauts peuvent amener les autres présidents de partis à reconsidérer leur statut. Espérons-le.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours