APRÈS LA RENCONTRE DE BRUXELLES
Pour quand la paix?
Bien malin qui donnera le nombre exact de soldats européens qui participeront à la Force internationale des Nations unies pour le Liban (Finul). Si la conférence de presse donnée par le S.G de l´ONU, M.Kofi Annan, vendredi dernier à Bruxelles, à l´issue de la réunion extraordinaire des ministres des A.E de l´Union européenne (U.E), a confirmé l´engagement de l´Europe pour plus de la moitié des effectifs de la Finul, soit entre 7000 et 9000 soldats, et surtout a tranché sur son commandement au Liban par la France jusqu´en février 2007, elle a laissé sur leur faim les journalistes quant à l´autre moitié des effectifs prévus. M.Kofi Annan, a bien parlé de la participation, éventuelle, de pays asiatiques comme le Pakistan, l´Inde ou l´Indonésie, mais il n´a cité ni chiffres, ni date et encore moins de rencontres programmées avec les dirigeants de ces pays. Par ailleurs, aucune allusion n´a été faite au pays arabes sur leur possible implication dans la Finul. Il est vrai que lors de l´adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, Israël s´est opposé à ce qu´il soit fait appel aux armées arabes, notamment ceux qu´il considère comme lui étant hostiles, mais ne s´oppose pas à des pays comme la Jordanie ou l´Egypte avec qui il a des accords et relations diplomatiques. Et selon toutes vraisemblances, le Liban n´a fait aucune objection sur ce point important de la résolution. Cette attitude de l´Etat hébreux n´est pas pour faciliter la mise en application de la résolution 1701, dans la mesure où dans son point 10, elle «prie le S.G de l´ONU de mettre au point, en liaison avec les acteurs internationaux clés, des propositions pour mettre en oeuvre les dispositions pertinentes des accords de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006).» Comment éviter alors la participation ou la consultation pour la résolution politique de la crise, des pays qui ont parrainé les accords de Taëf (1989) que sont l´Arabie Saoudite, la Jordanie et l´Algérie? Angéla Merkel, la chancelière allemande avait toutes les raisons de rappeler, vendredi dernier lors de sa visite en France, qu´au-delà de la mise en place de la Finul, il faut se mobiliser pour mettre un cadre politique adéquat pour un règlement définitif de la crise israélo-libanaise. Faut-il rappeler que le désaccord continue entre les deux pays sur le tracé des frontières et la question des fermes de Chebaa par exemple? Car au final, la présence de forces internationales au Sud- Liban depuis 1978 (première Finul) n´a pas empêché l´affrontement général de juillet 2006. Pour toutes ces raisons, il y a lieu de rester prudent avant de crier haut et fort que la crise (la guerre) est dépassée. Il est évident que le rôle de la diplomatie internationale est de bâtir des consensus politiques au profit de la paix, et c´est ce que fait la communauté internationale aujourd´hui, mais il faut garder à l´esprit que la crise israélo-libanaise, tire quelques racines dans celles de tout le Proche et Moyen-Orient, dont la principale veine se trouve en Palestine occupée et Ghaza martyrisée, que l´on passe sous silence depuis l´invasion israélienne du Liban le 12 juillet dernier.