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ACCUSÉS DE «TORTURE ET DE BARBARIE»

2 Algériens mis en examen en France

La décision, lourde de sens, a été prise à la suite d’une plainte déposée par la ligue d’Ali-Yahia Abdenour.

L´AFP (Agence France Presse) a indiqué hier que «deux hommes âgés respectivement de 35 et 40 ans, membres présumés (des groupes d´auto-défense en Algérie), ont été mis en examen à Nîmes, dans le sud de la France, pour actes de torture et de barbarie». L´agence, qui cite des sources judiciaires, ajoute que les deux inculpés, établis en Hexagone, étaient jusque-là «employés comme agents de sécurité dans une société nîmoise». Il s´agit d´un Français d´origine algérienne et d´un Algérien. Les deux contestent, selon les mêmes sources, les accusations portées contre eux. Joint hier par téléphone, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l´homme, Me Ali-Yahia Abdenour, nous a confirmé que «c´est le représentant de la Ligue à Relizane, où ont eu lieu ces exactions, ainsi que trois familles victimes qui se trouvent derrière cette plainte que soutient la Ligue internationale des droits de l´Homme, constituée en partie civile». Notre source ajoute que «la plainte, déposée voilà deux années, contre deux anciens miliciens, dont le fils de l´ancien DEC (Directeur de l´exécutif communal), est renforcée par de nombreuses preuves et témoignages faisant clairement référence à des dates d´enlèvements, des tortures vécues ainsi que bon nombre d´autres exactions». Me Ali-Yahia précise que «lors de mon dernier passage en France, (au début du mois, à l´occasion d´une rencontre sur les droits de l´homme, à l´issue de laquelle une pétition avait été signée par des ténors de la politique algérienne en faveur de la levée de l´état d´urgence), j´ai pu apprendre que la poursuite judiciaire n´était pas abandonnée et que les deux suspects devaient être convoqués dans les tout prochains jours. Dont acte». Quelques semaines auparavant, on s´en souvient, la Laddh avait jeté un véritable pavé dans la mare en animant une conférence de presse durant laquelle avaient été produites les images d´une vidéo montrant un charnier, nettoyé depuis par des inconnus alors qu´une plainte avait été déposée en Algérie immédiatement après sa découverte.
Cette mise en examen, qui intervient au plus fort de la campagne électorale algérienne alors que la plainte est vieille de deux années, ne peut laisser indifférent tout analyste qui sait qu´aucune justice au monde, aussi indépendante soit-elle, ne peut rester totalement insensible à la «raison d´Etat». Depuis quelque temps, les attaques contre l´institution militaire se sont multipliées alors que tout le monde s´accorde à dire que sans son intervention, notre pays aurait sombré dans l´obscurantisme. Mieux, si notre pays avait été écouté plus tôt, il y aurait de fortes chances que les attentats du 11 septembre ne se seraient jamais produits, de même que des milliers de vies humaines de nos concitoyens auraient été épargnées. S´il est établi qu´aucune réconciliation n´est possible sans vérité ni justice, le timing doit y jouer un rôle de premier ordre. Or, le moment est très mal choisi pour enclencher cet autre engrenage qui s´emboîte si bien avec d´autres, initialement décrits par des politiques soucieux de l´intégrité nationale.

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